R​é​veil Larsen

by kynrou

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1.
Réveil larsen Comme une barre dans la tête J'ai chaud, froid, tiède Fausse alerte sous la couette Comme une patte dans la becte Un impact, comme un verre Brisé là, dans mes veines M'attend le taff. Faut que je me lève Réveil forcé mais je me sens faible En attendant le week-end, 5 jours en enfer Le temps me stresse j'ai pris 40 ans ferme J'ai coupé l'alarme mais l'incendie progresse J'ai allumé la lumière pour ne pas sombrer Et pour ma santé : -Faut que je dorme -Faut pas que je dorme Je ne vais pas me lamenter "La vie est belle" Non, maman m'a menti Je me jette dans la merde Becte de la miette Je suis condamné comme un steak dans l'assiette Je sais que la Terre Ce n'est pas la mienne Mais là, le goût du café est amer Et la mer ? Trop loin du ghetto La douche me fait l'effet du poil à gratter sur l'épaule Pas de peau, je suis la France qui se lève tôt Pas de peau, je suis la France qui se crève trop Et sans regarder la glace, j'enfile l'uniforme Comme un poids comme une crasse qui m'encombre le corps Et comme l'écorce se gorge de glace Mon cœur s'écœure, s'écorce, se casse Je gratte, j'écris et grave mes cris C'est grave, je maigris, je m'éclipse, je crève À pleins poumons, d'un coup de pompe, cette rue glaçante La main sur la clenche comme la gâchette sur la tempe bravant Le froid de l'habitude Je trace et mes pas titubent Tel un raz-bitume J'attends à temps patiente sous l'abribus Un jour quelqu'un m'a dit la vie est faite de tellement d'opportunités tu verras Le temps défile et file, il n'y a que dans les films que j'ai pu voir briller une étoile J'aurai dû leur dire "bondir dans le train-train quotidien c'est comme sauter sur les rails Mon visage à travers la vitre me demande "Combien de temps ?" Besoin de rêves de rives et d'horizon Mais dingue, je m'enferme, j'ai construit ma prison Terne, de cernes, de rides et de pression Je crève à pleins poumons Il faut que je pointe des suspensions car sous tension dès la première minute Et ce n'est que le début à souffler comme l'obus Il faut que je pointe des interrogations de toute façon Je ne vaux pas mieux que mon patron le bifton pour seule motivation Il faut que je pointe des exclamations, je déteste ma nation Qui se fout de me regarder brûler dans une déflagration Il faut que je pointe un final, mettre un frein aux spirales Jette au coin les pirates qui me lâchent leurs chiens pour 10 balles Mon taff m'étouffe, regarde mon dos Ces baffes me bouffent, ce n'est pas faute L'époque du BAC je n'y arrivais pas N'empêche ma peine est bien trop hard J'erre seul, pour faire simple, creuse ma propre tombe de mes pognes Ma prison, un larsen, pourtant je n'ai tué personne Un jour quelqu'un m'a dit la vie est faite de tellement d'opportunités tu verras Le temps défile et file, il n'y a que dans les films que j'ai pu voir briller une étoile J'aurai dû leur dire "bondir dans le train-train quotidien c'est comme sauter sur les rails Mon visage à travers la vitre me demande "Combien de temps ?" Besoin de rêves de rives et d'horizon Mais dingue, je m'enferme, j'ai construit ma prison Terne, de cernes, de rides et de pression Je crève à pleins poumons L'heure a sonné je vais me casser de là Dans le vestiaire, un soulagement quand le casier se claque Ce soir je m'étale, marre des baffes Sur oim, passer le draps Mes soupires lâchent des charges mais pas d'espoir Retour à la case départ Réveil larsen M'attend le taff, faut que je me lève Mais là le goût du café est amer C'est grave je maigris, je m'éclipse, je crève Il faut que je pointe Mon taff m'étouffe regarde mon dos L'heure a sonné je vais me casser de là Retour à la case départ Stop ! Je craque Mon corps lâche Rêve de corsage Plus de costard Je bosse tard pour un boss chtarbe Faut que je taille la zone Mes paluches craquent, m'assomment Je m'accroche mais la croche claque la porte Tailler la zone ? C'est pas con du tout Mais est-ce pour tomber dans un autre que je dois sortir du trou ? Montrer mon tronc au patron en chantant "tralala" pour sucer le concurrent avec des "balala" ? Nah nah nah ! Donner mon boule pour des billets ? Hors de question Mais juste un coup de pression et je suis hors des réponses Je dois taffer et baver car Graver mes années de taff Pour ma retraite je n'ai pas arrêter de galérer, fallait me voir Juste des larmes et de la sueur sur mon C.V. Je ne dis pas que je rêve de crever plutôt que je crève de rêver C'est vrai, dans la vie il faut bosser pas chômer Mais dans la vie, il faut aussi vivre Et dans mon SMIC je ne vais pas adorer m'assommer Un jour quelqu'un m'a dit la vie est faite de tellement d'opportunités tu verras Le temps défile et file, il n'y a que dans les films que j'ai pu voir briller une étoile J'aurai dû leur dire "bondir dans le train-train quotidien c'est un peu comme sauter sur les rails Mon visage à travers la vitre me demande "Combien de temps pourras-tu endurer ça ?"
2.
Si seulement tu pouvais faire semblant D'avoir une poussière dans l'oeil ou, je ne sais pas moi, 2 ou 3 grammes dans le sang Mais t'es sans tripe, sans hargne, sans rage, sans dents Sans ascendant Sans cesse en train de sentir cent mille sensibleries Cet enfant là s'en fiche Pire, cet enfant là s'en vante T'as chialé l'étang à défaut de poser dedans Honnêtement t'as beau bosser, tes projets paumés sont oppressants Je n'oserais pas prononcer que t'es prometteur plutôt compromettant Tu contestes en protestant que les coups te molestent tant Et bien protège t'en Je ne sais pas moi, comble ton égo car là ton coeur est craquelé Et que tu joues au basket-ball avec une balle crevée Tu te perds dans les yeux de toutes celles qui te regardent de près On peut être aveuglé, servir de marche-pied Mais toi t'es tombé amoureux et tu ne t'es pas relevé Je comprends ce que tu ressens Cette cage thoracique qui se resserre Ces pensées rances qui se ressassent Ces cernes qui s'en ressortent Mais tu nourris des sentiments sans ressort Laissant le sort au sort Récoltant les névroses que ça recèle Comme si l'on ne pouvait pas être heureux seul Si seulement tu avais pu t'aimer autant que je te déteste Peut-être que je n'essaierais pas tant de te sortir de mes textes C'est facile d'en vouloir à papa, d'en vouloir à maman C'est toi qui a laissé ces charlatans de l'éducation nationale noyer ta soif d'apprendre Etaler ses balafres sans barrière ni malaise C'est pas que ça me froisse mais ça me paraît déplacé mais j'accepte Là où je te bafferais C'est quand tu parlais de te froisser, de te caner si passées les années t'avais ni carrière ni famille parfaite C'est ma tête qu'est placée à la brèche de ton barillet Me faire traiter par tes traits, c'est traitre Je traine ça et ça me bride Pourquoi me trotter ? 30 ans c'est trop tôt pour rater sa vie Je te regarde te débattre dans mes souvenirs et dans tes vieux couplets Je suis devenu ce que tu voulais et ce que tu redoutais T'as grandi dans le béton mais j'ai mûri sur tes branches Peu importe que tes feuilles s'estompent, que ta présence dérange Quand les piétons m'arracheront, je resterai le fruit de tes rêves On a regardé passer notre enfance Submergé par la tess, sans oxygène sans défense Mais tu peux relever la tête, je suis le fruit de tes rêves Tu me diras, je ne devrais pas t'en vouloir Pour toi la vie c'est une lumière blanche au bout d'un couloir Isolé dans ta barac, t'en deviens malade Pour t'évader tu n'as que les plaines d'Hyrule et le système solaire de Lylat Tu te contentes d'un quart de cœur et de quelques fioritures Tu rappes dans ta télécommande et feat. avec ta solitude Qui te dira d'aller jouer dehors ? Au vu des bornes qui te séparent de tes potes La console te console L'homme qui t'a élevé ce n'est pas ton père, c'est Mario Bros A ton âge papi cueillait surement des pommes T'as beau descendre de son arbre généalogique tu n'es que le fruit de ton époque Se battre contre des pions et des fous dans une partie d'échec scolaire interminable On ne monte pas les classes sociales comme on passe du C.P. à la terminale Isolé du groupe d'élèves Prisonnier du monde des rêves On se dit que c'est dead, Qu'il faudrait qu'on s'élève Donc on dérègle notre coeur stellaire Et on devient cet être qui préfère Camisoler ses nerfs et cette colère Disséminée dans ses veines Plutôt que d'affronter le vrai Me voilà que j'écris sans tripes, sans hargne, sans vie, sans vibrations Tu trempes ta plume dans tes larmes, je la trempe dans ma transpiration Pour qui ? Quoi ? Quelle finalité ? Des phases stylées, des rimes de qualité, Des skills et de barz dont t'as pas idéeMais dans le fond ma seule cible c'est d'être validé J'ai apporté mes oeillères pour encadrer mes étoiles Pour faire tenir mon ciel immense sur un petit pied d'estale Toi, tu rappais dans ta chambre Tu courais après le beat T'avais pas de quoi être fièr Tu ne rappais pas pour la rime Tu ne rappais pas pour la frime Tu rappais parce -- qu'il fallait le faire J'aimerais retrouver ma rage dans les limbes de mon subconscient Mais tu n'es plus qu'un cadavre que je nourris depuis trop longtemps J'ai beau dire que t'empestes, qu'il faudrait que tu tempères Dans le fond je mendie ta présence car je ne veux pas perdre mon adolescence comme j'ai perdu mon grand-père Je peux continuer de te haïr, de t'envier, de te fuir Jusqu'à ce que l'homme que je serai méprise celui que je suis Mais pour que ta fougue cesse de me harceler Que ta présence cesse de m'empoisonner Il ne me reste qu'à te pardonner
3.
4.
Il voulait vivre en marge Il enrage Des tarentules pour bandage Longtemps qu'il endure ce chantage Qu'on ampute son langage Suspendu au point d'encrage L'attente d'aventure le rend barge *Trop d'écarts puisque les cartes Sont faussées dès le départ Il était une fois En proie d'un espoir illusoire Un roi qui recherche son étoile dans un Pôle Emploi Rêvant d'écrire l'histoire dans ce purgatoire *Trop d'écarts puisque les cartes Sont faussées dès le départ Fruit de l'école républicaine D'éducation industrielle De valeurs puritaines sponsorisées par Lucifer Ou comment camoufler l'univers Dans la fumée d'un fumigène Petit scarabée mettra des bouchons de liège sur les pointes de ses shurikens Toutes ces années à se prendre pour un ninja véritable Dépassée la DLC, ses rêves d'enfants sont périssables La conseillère de la lampe magique trouve ses 3 voeux méprisables *Trop d'écarts puisque les... Non Il n'est pas trop tard Jouer le jeu le temps de réunir les cartes Gravir les gratte-ciels le rapprochera des astres Chevaucher la bête, penser mener la barque D'une croix signe le pacte avec le Diable 6 heures, réveil, ramdam Métro, boulot, casse-dalle *Salive âpre, paupières lasses Inspiration blafarde Papa, maman, bye bye *Loyer, factures, paperasse Fin du mois insoutenable *Plat de pâtes, patates, cafard Terminer à 4 pattes Pleurer, crier "Basta" Suivre la marche, gueuler droit Bataille, gazage, matraque Retourner au travail Et constater l'arnaque Avoir le coeur qui s'emballe Pris dans l'effroi d'un avenir au bord du naufrage Fermer sa gueule, s'écraser le poids des voleurs comme le tapis d'Aladdin Il est déjà trop tard pour regarder son passé comme un but à atteindre Maintenant sa vie c'est ça *Même si ses viscère sentent Ce train-train assassin Arracher ses nerfs comme une rupture d'attelage Burn out Tant qu'il en aura dans le corps Il ne voudra pas de temps mort *Lèchera la boîte de Pandore En redemandera encore Battra sa force dans sa grotte Faut que ça bosse, faut que ça sorte Mais ça bloque et la forge Empoisonne sa caboche Une migraine des enfers Le crâne entre ses doigts Pris de vitesse il a laissé ses rêves sur les flammes Regardé brûler l'espoir sous les rires des scélérats Et retrouvé dans ses draps la tête tranchée de Pégase Accuser les chimères Faire chanter les sirènes En vouloir au système De tirer les ficelles Mais le marionnettiste Au bout du fil d'Ariane N'est pas le pire rapace N'est pas l'unique damnable Il a vénéré le vide à travers ses choix *Puis s'est senti trahi par cette constellation sans étoiles Essuyer ses larmes pour remonter en scène Serrer sa nouvelle cravate sur la cicatrice de l'ancienne Il est venu le temps de retrouver sa place De redéposer les montagnes qu'il traîne sur les épaules d'Atlas D'ôter le masque de Majora pour la vérité Et mettre en fin un terme à l'épopée de sa banalité Il était une fois En proie d'un espoir illusoire Un roi qui recherche son étoile dans un Pôle Emploi Rêvant d'écrire l'histoire dans ce purgatoire Il voulait vivre en marge Il enrage Des tarentules pour bandage Longtemps qu'il endure ce chantage Qu'on ampute son langage Suspendu au point d'encrage L'attente d'aventure le rend barge
5.
On attend, on attend Jusqu'à quand ? Deux doigts posés sur la tempe Lassé de ramasser la cendre De pourchasser l'argent Et on se dit patience, patience Tout vient à point à qui sait attendre Les mots sont passants Les émotions absentes Depuis le temps qu'on attend On se dit que le temps est ardent Et que ces terrains vagues qu'on arpente N'ont rien à nous apprendre Les écrans rendent le combattant latent Mais c'est pas grave, on attend, on attend Jusqu'à ce que s'écroulent les charpentes Sur les bords de la scène il y a des tentes, des tentes Le taux de suicides est inquiétant, tant de phalanges sur tant de détentes Et on se tire dessus en comparant nos miettes et nos temps de détentes La pelouse du voisin n'est pas plus verte mais elle est entêtante Qui sont les incompétents ? Qu'ils subissent les conséquences Tant d'écrans nous font oublier que nos vies ne sont que plans séquences Embêtant de voir tant d'âmes en errance Compter sur un Panasonic pour éclairer la nuit des temps Entre survie et vocation Mon être est comme en location Mon âme recherche sa raison d'être Mieux qu'un prétexte au fait de naître Entre survie et vocation Mon corps est comme en rotation J'ai fait le tour de la question Mon coeur concocte une occasion D'abord très pragmatique pour vivre la monnaie me manque Être libre se mange, sans ça c'est l'emprisonnement Je mets en joue l'existence ce son sera ma sommation Je veux oser faire ce qui me fait peur, que mes doutes soient ma collation Mettre en doute ma déchéance Pas le temps la désespérance Elle me suit avec insistance Mais vouloir me fait tenir la distance Déguste tes doses de rêves, crées-en une collection Qu'ils se diffusent dans tes veines, qu'ils intriguent tes connexions La confiance d'agir te transporte, se transpire Te transforme en saphir Car le savoir s'affine Mon esprit se renforce Quand je pense sport je ressent fort Emulation, dépassement de soi sont mes mentors Partir, déployer le navire Dois-je retrouver les miens Ou prendre le large ? Rester, aimer ou détester ? Dois-je déchirer les liens Ou tourner la page Partir, pour ne pas revenir Lesquels de ces chemins Mènent vers une impasse Rester sans s'immobiliser Il faudra que mes mains S'attèlent à la tâche J'écaille les barreaux de ma cage Ecarte mes tracas aux quatre coins de la carte Fais de mon regard un capteur de cascade De mon langage une zone de largage Mais quoi ? Je me décarcasse à payer le loyer Mais je me ballade vos plaidoyer Faudrait que je crois en ce que vous croyez Que je m'écrase jusqu'à me faire broyer Je danserai sous la pluie pour me protéger de la rage J'ai tellement confiance en la vie que je n'ai plus peur de l'orage Et puis j'ai pigé le pitch Trop respirer le speech Endoctriné à trimer pour des Citroën citronées Je pige queutchi Les crânes linéaires matent les cités citées Dans leurs JT cheatés Pour du fric effrité Mais la qualité de l'air diminue Ils diront qu'on ne vit pas dans le même monde du haut de leurs petites bulles Là-bas pullulent les libellules bleus pillule Bloqué à troquer l'argent contre partie de mon temps A marchander une denrée si précieuse c'est taré On est tous à attendre notre salaire Qu'il sale notre quotidien qui a un goût amer Qu'il purifie notre ciel, qu'il soit notre Soleil Qu'il embellisse ces soirs où je serai sous l'eau Dans un Océan de vin qui coulerait sans fin On attend notre salaire même si notre aire est sale On y noterait un sage sans faire gaffe au message On atteint notre seuil d'être quand le labeur s'éteint Quand le plaisir de faire devient prioritaire A priori se taire nous fait faire des foutaises
6.
Mon pote est mort, rien à foutre qu'on m'enferre Je pars arracher la capuche de cette salope qui l'enferme Défoncer l'immense porte en fer des jardins de l'enfer Je viens te chercher Mila. Dis-moi seulement comment ? Apprendre que son pote est mort sur un pauvre poste FaceBook Parmi les pokes, les bric-à-brac pour esbroufes Et les putes à clique qui se trémoussent. Je m'essouffle Ça twitte des smileys tristes Ça dérape avec des "RIP" quand je me dérobe le long d'une rampe et que je m'enlise Je ne peux pas m'enfuir Sous mes pieds je sens le vide Et mes larmes tombent comme la neige sur la banquise S'en suit 4 mots : "Tu me manques Milarépa" Qui est le connard qui t'a dit "Rappe "Qui m'arrêtera"" J'ai des flashs de Trappes, quand on trippait dans la troupe Maintenant que t'es dans ton trou, j'ai la trouille Et des vieilles angoisses me rattrapent L'accalmie, la mort, l'errance, le vide Cette sale manie de prendre pour acquis son espérance de vie Quand je remémore mon ami là On me dit "Gars, ça ira. Il faut être fort" "Tu vas voir, au final, on s'étonne" Quelqu'un peut dire à ces connards Qui ne commémorent pas, qui commèrent Que mon pote n'est pas à l'hôpital Non, mon pote est mort Je suis désolé d'avoir plombé la soirée Des fois je me sens con de chialer Des fois, je culpabilise de ne pas le faire assez Mon pote est mort. Merde. C'est dur de l'admettre Il a fallu qu'il perde la vie pour voir comment je pouvais gâcher la mienne Reviens ! Je te donne tout. Deviens résident Soigne ma peine immense Tu feras meilleur usage que moi du reste de mon existence Puis merde, je dis n'importe quoi. Est-ce bien toi qu'on enterre ? Croire en moi comme t'y croyais. Sans toi, dis-moi seulement comment faire Je scrute le ciel en quête d'un signe Les mésanges te cherchent Je t'imagine parcourir les cimes Refuse l'idée que les méandres t'hébergent Pourquoi les êtres s'entêtent à te mettre en terre Laisse-moi croire que les anges naissent Pour que les gens deviennent légendaires Mais t'avais pas besoin de ça T'étais mon pote et c'était suffisant T'avais bien assez de plumes pour déployer tes ailes de ton vivant Qu'est-ce-que t'attendais ? Que le temps t'étende l'étendard Restant longtemps sans tenter quoi que ce soit Satan accidenta l'attentat Direction Père-Lachaise Monter à Paris m'effraie J'enterre mon pote le jour de mon anniversaire En quoi les cérémonies gardent les morts en mémoire ? Et pourquoi se réunir si c'est pour cacher le désespoir derrière des lunettes noires ? J'aimerai être fier d'être si triste Que tu exposes chacune de mes larmes comme des trophées en vitrine Toi, t'aimerais qu'on fasse la fête autour de ta pierre Des sourires de calcaire La gorge nouée par l'amertume de la bière Je ne suis pas un adepte des jolis mensonges et des boniments Ton enterrement ne t'appartient pas, il appartient aux vivants Crie aussi fort jusqu'à ce qu'on t'entende En attendant je collerai cet hommage à ta mort avec ou sans ton consentement Faire semblant de croire au paradis ne m'empêche pas de morfler Je me sens un peu comme Orphée Je traverse l'enfer en trainant un corps Quand j'en aurai atteint la porte Alors je me retournerai et je dirai "au revoir" à mon pote
7.
Fée d'hiver 05:02
Un journal sur une tombe L'interruption des programmes Un laché de colombe En pleine heure de prime time L'adrénaline gratuite Les thèses, les hypothèses Les témoignages sans suite Et tous ceux qui se taisent Les discours politiques Les lois sécuritaires Le traitement médiatique Le drame comme poudrière Le feuilleton qui fascine Les reportages chocs Les unes de magazines Mais de qui-est-ce qu'on se moque ? Danse petite fée d'hiver Valse pour servir les prières Danse petite fée d'hiver Ballerine foulant l'hémisphère Naître parmi les feuilles mortes et grandir dans une boule à neige Les joues rosies, non par les coups, mais par les rouges à lèvres Elle vit, elle bouge, elle cri, elle joue, elle rit, elle court la belle Elle a choisi le seul cheval bancal de tout le manège Un téléscope pour les étoiles et des posters de star La fée d'hiver veut grandir vite et tendre vers des astres Maman ricane : "Ne gaspille pas tes pétales" "Ralentis ta sérénade" "Et prends le temps de finir tes céréales" Quand soudain, un soupir sur la douzième bougie Les belles prunelles, les balbuties Et les bisous qui bousillent Tous ces boulets à ses trousses Ces jeans troués à ses genoux L'école et les cours et les codes et les potes et les coups La farandole s'écoule Danse petite fée d'hiver Tourne et tourne et réitère Danse petite fée d'hiver Respire, laisse ton esprit faire Cours petite fée d'hiver Fuis les monstres et les chimères Cours petite fée d'hiver Certaines ombres sont derrières La pluie sur le carreau Une chaise vide à table Une assiette de trop Du sang sur un cartable De funestes hospices L'espérance qui s'endort Les sirènes de police Les lumières des lampes torches Les nuits blanches qui se succèdent Auprès du téléphone L'attente pour seul remède La couleur de l'automne Macabre mise en scène Des bouquets de chrysanthèmes Sur un cercueil d'oxygène Et cette même pluie diluvienne Quelle banalité cracher de sa trachée Quand arrive ce qui n'arrive jamais Quand le récit des naufragés vend les grilles de mots croisés Quand les corps se froissent plus vite que le papier Diffuse les amalgames par lots de paragraphes Sur des paraboles que les gens banals gobent Pour des pactoles de pacotille Les paquebots qui coulent deviennent des parodies Profite de ce cirque dégueulasse Kiffe et regarde Gicle et rezappe Savoure les minutes de silence qui hantent les heures de classe Quand les bonhommes de neige ont des coeurs de glace Toi aussi, participe au génocide Branche ton casque sur stéréotype Et branle-toi sur les pédophiles Tu connais l'affaire, tu peux nous raconter Dis-nous donc quel daron serait Content si son garçon faisait Carton grâce aux cartons de lait Mais pour la révolte sous le couvre-feu faudrait qu'on joue le jeu ? Que chaque fée se transforme en luciole Et que les faits divers deviennent des boules de feu J'en ai rien foutre du débat débile qui donne du crédit au désastre Qui se rappellera de la fée d'hiver ? Celle qui voulait grandir trop vite et tendre vers des astres
8.
Regarde ton trône, ta couronne, ton phone Ta loupiote sous forme de bout de pomme, t'adores Ca gloutonne ta force Quand les yeux de Babylone papillonent, ça affole ta boussole T'auras vendu ton âme au porc et ton amour propre Tu connais les codes comme troller les connes Comme l'Homme se sent fort quand il scrolle God Les likes que tu mendies rouillent les médailles que tu brandis Barricadé de murs FaceBook pour bâtir ton empire Mais personne n'est à l'abri Les méthodes sont castratrices Perforent les parapluies Se perfectionnent et galvanisent Les données ponctionnées des téléphones se téléportent On a baissé les téléscopes Cédé les Hommes pour des CD-ROM Pris en flagrant délit de branlettes Les caméras empiètent nos pièces centimètre par centimètre Mais ça ira, ça ira Big Data chantonnera On personnalisera nos chaînes comme des bijoux Pandora La boite de Pandore s'ouvre au monde en fenêtre pop-up Soulève la galerie dans son beau débit de pin-up A naviguer les yeux fermés Les pantins de nos adresses I.P. Ont les membres percés par nos fils d'actualités Pleurer les traditions Plaindre les croyances en invoquant la masse Un monde entier qui crie au loup dans le cyber-espace La bande est passante au-delà de notre mort Le temps s'écoule et rouvre le procés de Socrate sur Trip Advisor Ad vitam eternam Admettons l'impossible Résumons l'impensable et piratons l'invisible Rendons le fait divers et décuplons le drame En priant Dieu de poster son suicide sur un compte Instragram Photoshopons des cordes autour de notre cou Pendant qu'Amazone te vend la croix et fait promotion sur les clous Mais ça ira, ça ira Big Data nous sifflera Quand on passera dans la rue le wifi tatoué sur notre bras A quel moment ça a dérivé ? A quel moment s'est périmé notre vie privé et notre identité ? Nos grands-parents était des matricules Nos parents, des numéros de sécu Et nous sommes devenus des adresses I.P. Nos esprits en fichiers joints se téléchargent encore Il y a de l'orage dans le Cloud Et notre rage s'endort Sans même savoir qu'on abandonne On a hissé les farandoles Posté nos corps et les coordonnées de l'avant-poste Nos feux sont d'artifice Nos intelligences artificielles Sous la forme du grand Python, le diable tire les ficelles Mais n'ayez crainte, nos hackers interviennent Ils savent ouvrir des fichiers word et des tableurs Excel À la seconde où la machine résout l'incalculable Influençable celui qui ne se pense pas manipulable Mais ça ira, ça ira On va y arriver Big Data me l'a confié dans un test de personnalité Tu cliques sur mon âme Tu twittes dans mon sang Tu pèses en Instagram Le moindre de mes mouvements Masqué d'un GIF sur la figure J'allumerai un dernier poke Je serai fusillé sur ton mur Crucifié sur ton époque 11 doigts, 10 touches, 9 beats L'anonymat en 8 lettres, 7 mots, 6 cliques Nos relations, 5 sens, 4 pages, 3 twittes Délateur, nous deviendrons nos propres indic' Le temps d'un Iphone 10 La pomme du jardin des délices A changé 3615 pour en faire un 06 Indicatif 33 Tu prends froid sur 12 mois On a laissé ta porte ouverte comme un 49.3 Hashtag, like et com' c'est tout ce qu'on partage Est-il déjà trop tard comme un point final dans un flashback Je crois que je plane mais je marche sur des câblages Restera-t-il des traces de ces spams vu sur Snapchat Y-a-t-il des pubs que ma barque n'a pas pris ? Je n'ai plus le temps pour ma rime j'ai un Instagram à batir Programmé sur la langue de bois Toile de fer Seul l'unique essentiel redeviendra confidentiel Calvaire, il y a des idées qu'on doit parfaire Je dirais même plus qu'il y a des erreurs à ne pas refaire Pas clair, vendre son bras pour de l'I-tech Des bécanes, des ipads pour que tout ça finisse par terre Dis-moi pourquoi je parle ? Je fais pareil J'ai des cornes au bout des doigts Est-ce la guitare ? La tablette ? Je ne sais pas, car dans le fond j'aimerais Que tout ça cesse Que tout s'achète et s'achève Que tout ça crève Mais si c'est ça le bout, alors qu'il en soit ainsi Que de partout, les cranes s'ouvrent, que la lumière s'infiltre Que l'on programme un nouveau monde, un nouvel Adam et Eve Que nos idoles s'élèvent Que Dreamworks sponsorise les rêves Qu'on lapide les escrocs sans civilité Qu'on radie l'électro-sensibilité Que nos membres soient estropiés Pour que nos corps soient emplifiés Sanctifier le terminal pour réseau local glorifié Qu'on encule l'espace-temps via V.P.N. Pour être prélevé à la source sur les heures de l'année prochaine Que notre volonté soit faite car c'est au doigt qu'appartiennent Le règne, la puissance et la gloire ethernet Effaçons nos péchés Sacrifions nos smartphones Refaçonnons nos pare-feux Souscrivons comme abonnés Tendons le pouce bleu à Dieu Afin qu'il nous pardonne et fournisse un accès illimité aux cieux Inscris ici ton martyre préféré en tapant 1 pour Loana, 2 pour Jéovah, 3 pour Chewbacca Deviens la cause que tu veux vénérer Team Mère Teresa, Gandhi, Coluche, Dalaï-Lama ou Mandela Hashtag Louis XVI Hashtag Pie XII Hashtag Formule 1 Hashtag C.R.7 Hashtag O.S.10 Hashtag P.S.4 Habemus papam
9.
La Machine 04:10
Trop tard pour oser me scander des "N'y va pas !" Je sens des Genki Damas encrés dans mes tripes Scander des pensées clandestines Avancer bandés sans pied sur un tel Nirvana Incensé, sans cesse libre Ce que je veux ? Des claquements clinquants Ne pas manquer de couleur pour peindre mon prochain printemps Je veux le plein temps, le vin blanc au venin de serpent Arracher la disqueuse et la broyeuse à pleine dent Ce que je veux ? Attraper la machine Posséder la machine Violer la machine Tromper la machine La dompter là la chienne Planter un chêne dans la chaîne Noyer l'acier dans la sève Gratter le remake de la bielle et la bête Je suis comme "Damn !" je crois que je déraille Les I.A. se mêlent aux primates et ne sont pas repérables Ce n'est pas très grave Mon sillage dissipera les milles fans du diable C'est bizarre mais ce mirage n'est pas innarrétable Elle ouvre moins sa grande gueule hein ? Je vais baiser la machine, baiser la machine ! Je bosse, tire la corde à la force de mon cou J'ai beau connaître la machinerie par coeur je reste pas sûr de mon coup Je sens mes artères pas prêts pour ce bras de fer contre un bras de fer Se parfaire pour qu'après la guerre on parcelle l'appareil en tas de pièces Que j'adapte mon cardiogramme ? Que je concorde mes phases ? Mais pour quoi faire ? En vrai, ce que je rêve, c'est que le Concorde s'écrase Peu importe les épaules, sous le rouleau compresseur, le bonhomme se casse Car incapable de contenir ses émotions dans une bombonne de gaz J'entends crisser mes crocs mais je reste assis Je ne sens plus le vent sur ma peau, je deviens plastique Ravaler ma salive, remontée acide Peut-on vaincre la machine avec des machines Je sens mon coeur qui palpite, qui bat la batterie Il n'a pas le bon timing, le capteur l'a dit Je regarde la Bastille depuis ma cabine Combien ont cassé la pipe ? Combien sont partis ? Elle ouvre moins sa grande gueule hein ? Je vais baiser la machine, baiser la machine ! Paupières relevées, balayage pupille 37.4 degrés, température cible : zéro Ouverture des tripes. Evacuation des virus viscéraux Recalibrage de l'objectif par défaut pour ne plus viser haut Désactivation des espérances. Rêves supprimés Système nerveux usiné. Retour des rêves. Rêves supprimés Système sublimé Retour des rêves. Rêves supprimés Mode espérance supprimé Corbeille vidée Augmentation des charges Eloignement des marges Cuirassement de la démarche Répétition des tâches Rupture des attaches Colonisation des terres "Cime" devient "cimeterre" "Ose" devient "Austère" "Milite" devient "Militaire" Bilan : Sourire Ouvert Stimulé Sans Obéïssance Simulé Souffrance Oubliée Succès Sujet Opéré Satisfait Elle ouvre moins sa grande gueule hein ? Je vais baiser la machine, baiser la machine !
10.
Se construire un mythe prestigieux, singulier et solide Heurter ses limites, avoir peur de tomber dans le vide Revêtir l'égide, le casque, les bottes et toute l'armurerie Toute cette panoplie nous permet-elle de nous découvrir ? La rime devra être parfaite Il m'arrive de voir mes facettes Se rire de moi et se dire que quoi que je fasse ne paraît que paraître Pris d'un malaise Cri de conscience avec crise de mal-être Tous ces printemps, ces défis qui m'inventent Tout ça ne dure qu'un temps En vrai, rien ne m'arrête pas Derrière mes rières-ba Un gosse en position foetale Pris de stress, faut que je me lève Garde la tête froide Pince mes lèvres, coince mes rêves Jette toutes les messes et les messes basses Je ne sais pas je cherche quoi Un zeste de poussière d'étoile Juste un reste, une incertaine petite miette frêle Pour me permettre de voir l'être qui ne se laisse voir N'est-ce pas ici que la vie se vide et que les paris se misent ? Je ne sais pas qui je suis J'ai 30 ans, je ne suis pas loin de mes 4000 rides Comment trouver cette voix qui me parle ? Qui me dit : "Regarde en toi et gare à toi" "Le diable connaît ton visage et sait comment prendre son image" Je dois me repasser la scène De ce foutu réveil qui me larsen Paraîtrait que savoir gérer son temps c'est se gérer soi-même J'entends les aiguilles qui me trottent dans la tête Passer leur temps à me dire ce que je dois faire Je veux être en avance ou en retard à l'instar de Gandalf Voir ce que les remparts incarcèrent Perdre le ciel, sentir l'averse Jeter de l'eau sur les braises pour éteindre mes rêves Faut pas que je cède, faut que je persévère Que je brûle la pointe de l'aiguille et que je perce mes cernes Faut que je perde le contrôle Tout plier, tout oublier et ne briller qu'à travers mes ténèbres Offensé, je m'enfonce, je m'affaisse et m'efface Trouve la foi dans les phases qui me fusent dans la face Je ne sais pas si j'ai le bagou Je m'enlise dans la banqueroute Faudrait que je m'en foute sans doute Ardemment la masse pense que le talent qui parle sans faire l'argent n'a pas de sens Ca part en couille J'irai libérer ma parole en faisant infuser tout mon sang dans l'alcool Enfin je me tiendrai la glotte pour ne pas dégueuler tout ce jus dans ta gorge Rien ne dit qu'une bague en babiole ne me serve pas de crochet pour faire passer la corde Le trousseau remplissant ma poche n'a même pas une seule clé pour défoncer la porte Suis-je réellement méritant ? J'ai des désirs bien délirants Je veux une maitrise toute hésitante Et des lâcher-prises saisissants Et merde ! Regarde le temps que je perds à prouver plutôt que faire Enième copiste osef aux faux airs de faussaire
11.
Si je n'ai pas 3 grammes, je n'aime pas les gens Même si je leur souhaite tout le bonheur du monde à la Sinsemilia Ce n'est pas ma came, pas mon calmant D'être dans une ronde ou une pièce ou ça danse le mia Je me sens en trop, ne trouve pas ma place Parle pas ou trop peu et à voie basse Ne me parle pas de mariage c'est foireux Je n'aime pas être en bout de table Je ne veux pas être la star de ces bêtes de foire Eux fêtent là des fêtes d'autosatisfaction Quand je fouette la défaite à chaque autoflagellation Et à chaque fois que la confiance et moi nous embrassons C'est le côté hautain et sournois qui me façonne Alors pourquoi se faire chier à être quelqu'un de bien ? Si ce n'est pour chiner quelques biens ou de l'estime, de la compassion A la fois débile et pervers, il n'y a que les cons qui me passionnent Je ne suis pas un héros Dans mon sac je traîne le baratin des autres Laisse-moi vomir mes couilles pendant que je me gratte un égo Je crache bien des mots hypocritement beaux Je me torche le cul avec le parfum des roses Je crie fort pour qu'on m'entende Non-sens quand on sent qu'on s'en prend Plein la gueule et que notre conscience manque De bon sens et de consentement Bon sang, on s'enfonce dans le vent mais le monde s'en branle Donc, je m'en branle Sur le banc du parc je mate ce que les cons enfantent Je n'ai ni germe d'éthique, ni perle d'esprit Ca me console de me dire que j'ai la sensibilité d'une huître cybernétique Plus j'essaie d'être bon, moins j'arrive à me regarder dans la glace Donc, moins je m'aime. Donc, moins je ken Donc, plein de sperme dans mes couilles, j'éjacule en rafale Que tout le monde se masturbe dans la salle ! Je vous emmerde moi Je n'ai plus de bonne conscience depuis que j'ai pété pour la première fois La planète crève ? Je préfère mon confort que leur respect Je reste bête Je ne pleurerai pas mon espèce ! Est-ce clair ? Mon humanité n'est pas une maladie, allez tous brûler au paradis Vous, les blasphémateurs du satanisme Laissez-moi croire qu'anarchie s'écrit avec un "Paix" C'est plus facile de vous haïr que de vous ressembler Votre gentillesse me tapisse d'urticaire Votre allégresse renforce mes tendances suicidaires Et les tendances, Dieu seul sait qu'il faut les suivre -"Oui alors petite chaussure cambodgienne fait main" "Oh ! Un message de S.O.S. dedans !" -"Comme c'est mignon !" Ils semblent dire "Amen" à tout avec leurs sourires louches Hey ! Tu m'autorises à vomir dans ta bouche ? Ma bonté me perdra car c'est une maladie Et c'est pourquoi j'ai l'art de savoir vivre sans savoir-vivre Je ne suis pas un héros. Même pas le quart d'un Hancock Pas foutu de trouver le blaireau qui paie un salaire à mes potes Donc, de l'amour je n'en ai plus Glissez d'une peau de banane, fracassez-vous la nuque Vous ! Votre charité sortie du trou de balle d'une licorne Pitié ! Pendez-vous à votre miséricorde A votre bienveillance ! A votre bienséance A la quintessence de toute votre bonne conscience
12.
Survivre 05:22
Le stylo est bientôt vide comme le reste d'ailleurs Comme le reste d'ici aussi d'ailleurs L'impossible s'est imposé à l'heure Où tout le monde s'y attendait Le Diable s'est mis à bander comme un taureau L'homme s'est mît à se pendre et à se vanter comme un corbeau Moi, je suis le macaque qui a la patte Bien mal aplatie sur la face Je té-ma la blague avec la larme sur mes balafres Car mes gaillards ont le regard froid tels des macchabées Alarmé par les unes Placardées sur les murs L'homme se pavanait comme un dur Et le voilà cané comme il bute A dire vrai, je gratte ce texte sur un bord de papier journal Que le vent a foutu dans mes basques Et qui cherche à traduire en des phrases Ce qui ne peut être écrit, et encore moins accepté Pour transcrire tous ces cris, faudrait que le papier soit transpercé Le monde est mort et l'on dénombre Des cons, des corps, mais non des ronds Les ombres décorent les monts, les ponts Et l'on déplore les noms des bons J'éponge mes remords, décompte les secondes Mes sons questionnent d'immondes réponses Dans le fond je perfore les sombres raisons Qui font que les hommes sans songes s'estompent Néant et chaos même si tout les sépare Quant à moi je suis peut-être déjà mort et je ne le sais même pas Pris de panique, je sors le barillet Ouf ! La balle y est Je n'ai pas tiré Dois-je rire ou baliser ? Non juste Survivre Année ? 2064 Déjà cané, je suis l'âme en cage Lacherai pas ma vie lamentable La Terre en faillite : pas rentable Car ne suis ni bif, bizz, style Produit de si petite figue Je suis si triste, gise si seul Ici vivre est difficile Le monde ne tourne plus à croire que le moteur est en panne Le Soleil crame ma peau écarlate Mon écorce craque Le canon sur la tempe j'arme Mais cette balle C'est l'évidence que déjà les hommes du passé n'avaient pas le courage de se mettre dans le crâne Je ne vaux pas mieux qu'eux J'ai ce que je mérite, faut pas qu'on me blâme que L'on me prédise des délices paisibles C'est pénible mais si mes péripéties pèsent c'est parce que Les types ont déconné. Quel déclic terrible s'est-il édité Pour que l'hémisphère se soit dérobé ? J'ai donné ma langue au diable, je ne me rappelle plus Guerre, religion, machine, méchanceté Nucléaire, pollution, maladie, naïveté Comme tant j'ai pensé que c'était la fatalité Mais je me suis vite rétracté car c'est la faute à l'idée Qu'il n'y a qu'en donnant de l'argent qu'on s'aidera Qu'il n'y a qu'en fonçant dans le mur qu'il cèdera Qu'il n'y a qu'en renonçant qu'on s'étale Et qu'il n'y a rien d'humain dans les yeux du Sheïtan Survivre Dire qu'à l'époque je pensais en avoir dans le bide Je slamais sur la scène, je kickais sur le beat Je pensais mener ma lutte mais je ne faisais que le pitre Aujourd'hui je regrette du haut de mes 75 piges J'ai transformé ce texte en avion de papier Puis, je l'ai jeté de la falaise en espérant qu'il retourne vers le passé Qu'il puisse se loger dans mon cerveau d'attardé Et que pour une fois dans ma vie je puisse me surpasser Putain, dire qu'à l'époque déjà les mots je les avais Même si je pensais plus au flow qu'au fond le jour où j'ai gratté "On a plus le temps de rêver à" "Quoi que ce soit, la T.V. a" "Des ambitions élevé à" "Fric égal impôt plus T.V.A" "Batissent des contes de fée, des ombres de fête" "Mais compte les faits divers qui ont été faits" "Et qui ont fait l'effet de frondes et de flingues" "Vas y, compte les faits !" "On paie notre propre destruction" "Vote notre exclusion" "On n'a pas choisi de naître, ils veulent que nous nous en excusions" Mais "ils" c'est qui ? Ouvrez les yeux et voyez "Ils" c'est cette île sans laquelle on a peur de se noyer "Ils" c'est qui ? C'est facile de montrer du doigt quand il n'y a rien au bout "Ils" c'est toi, moi, nous, tous ceux qui ont le vertige de se mettre debout La fin est proche, je l'aurai connu de mon vivant le canon sur la tempe j'arme et je braque tous les médisants Avec cette balle que déjà les hommes du passé n'avaient pas le courage de se mettre dans le crâne L'évidence
13.
D'abord, il faut ouvrir les yeux Je ne vais pas te cher-la des phrases péraves Te lécher les parties basses Ni me battre, ni débattre Je m'en bats la race de la morale De faire ma part De rapporter ou pas du caviar au bétail Il n'y a pas de personne à abattre Je trainerai personne à la barre Quand je parle d'ouvrir les yeux béta Ce n'est que le point de départ Car quand les paupières papillonnent Et que les pupilles percent la chrysalides Qu'est-ce qu'on y voit ? Que dalle Une nuit sans Lune, sans phare, sans étoiles, sans réverbères Un songe sans but, sans âme, sans ses toiles, sans ses merveilles Tu scrutes un rétroéclairage rêvant que tes sens s'émerveillent A quel moment ta cervelle était-elle censée faire veille ? Une fois les yeux ouverts, cherche la lumière Et si tu penses l'avoir trouvé, je répète : cherche la lumière Autant de fake news sur le net que dans le savoir ancestral T'as rien lu, tu ne sais rien, Les ampoules ça ne pousse pas dans les arbres Petit, on a appris à écrire Ce n'était pas facile Mais les pages on a noircies Aujourd'hui, c'est un langage qu'on manie Et on emmagasine des tas d'articles Qui nous baratinent de flashs factices C'est l'anarchie dans les pages gratuites Et ça tire sur les médias Tire sur les médiateurs Met à terre des médisants Avec des "Mais t'as tort" Pourtant c'est simple Qui veut se mettre à l'abri Tire le parapluie Jette son magazine C'est simple Mais quand tous les chats sont gris Comment ne pas se faire leurrer C'est aux abords des sources Que les lucioles se cachent pour pleurer Où sont les récalcitrants ? Les feux follets affolants ? La foule brille comme une pluie d'étoiles filantes Ou comme un smartphone au volant Et dans cette ignorance, il y a de quoi être parano Car l'homme devient un loup pour l'homme T'en deviens un ou tu te fais bouffer par un autre Et le consentement se fabriquera tel un échafaudage Puis coulera le ciment qui supportera le château de cartes On peut dénoncer le pot aux roses avec des pots de peinture On peut suivre les ombres chinoises quitte à rentrer dans un mur On pourra que c'est gore Ou peut-être que ça se négoce Regarde ton voisin de gauche Cinq balles dans le barillet Jouant la roulette russe le canon sur tes gosses Négocions et éteignons les flammes avec du dissolvant Je te parle de manipulation, pas d'innocence Regarde comment t'es commandé Comme hanté La télé comme mantra Eteint ta source de lumière à l'image de Koh-Lanta
14.
Je n'ai pas peur de la vérité Enfin je crois, je ne suis pas sûr Quand les écrans de fumées parfument les faits de mensonges qui rassurent Je m'abuse Je demande à la Lune M'appuie sur Saturne Pourtant se mouiller le doigt ne donne pas la température J'ai précisé à ma plume Que je n'avais qu'une seule bouche et que mon slam devait slalomer entre les ratures On doit s'enfermer dans des armures Dont nous n'avons nul besoin et qui nous ralentissent, telle est notre lacune On pisse plus loin que l'on ne regarde On pisse sur des arguments qui nous déplaisent dans des concours d'urine On brise des amours et des vies par tradition Nous nous faisons battre et nous battons sans raisonnement subtile Mais si la vérité n'était qu'un labyrinthe et que je devais le prouver Certains penseraient toujours à sens unique Choisis ton nombre de point de départ Ton nombre de point final Choisi entre une ligne et une vie Je n'ai pas peur de la vérité J'espère ne pas être un inculte Non-croyant qui n'attend que d'être converti et convaincu Tous ces sujets que je ne maîtrise pas Ce vide qui absorbe la lumière Prendre les illuminés pour des lanternes ne m'y fera pas voir plus claire Les monstres et les licornes dansent dans cette masse ténébreuse C'est tellement plus facile de rêver quand on ferme les yeux Des fois je me mens à moi-même puis tout part en cendre Je n'écris pas la vérité, j'écris ce que j'ai besoin d'entendre Les arguments ne sont pas des coups de boule Des coups de poutre qu'on se balance dans des combats publiques Non, ce sont des caresses qui traversent les barrières Des averses de progrès, des pas vers un monde moins stupide Si l'on est tous le con de quelqu'un Je dois être le con d'un con donc je me sens bien Non, il faut qu'on sorte de cette connerie à l'usine Mais je n'oublie pas que si les mots manquent sur le moment Ce n'est pas pour autant que l'autre a tort et que moi je jubile Je n'ai pas peur de la vérité Si un miracle me portait à croire en Jésus Sûr que je porterai la croix Mais les épreuves nous mènent à quoi ? A suivre des leaders qui scandent nos valeurs pour que l'on puisse leur accorder la gloire ? Si la Terre était carré comme un rubik's cube il y aurait moins de douleur Ouais mais voilà elle est ronde et c'est casse-tête pour mélanger les couleurs Pourquoi donc ? Je ne comprends pas ? Inexplicable Mais la vérité éclatera comme toujours, c'est inévitable Rien ne sert de me faire la guerre Je ne sais pas la faire en plus j'ai trop la flemme, rangez donc vos fusils Ma liberté s'arrête là où est celle des autres La vérité ne porte aucun jugement et ne vise aucune cible Le sexe, la politique, la religion ne devraient pas être des sujets tabous Osons des dialogues moins pudiques Je m'en bats les couilles du temps qu'il fait De la série B qui te fait kiffer Osons des dialogues moins futiles Et si j'avais tort Est-ce que je me ferai violence ? Sortirai de la danse ? Penserai par moi-même pour inverser la tendance ? Où est-ce que je dresserai mes erreurs Telle une barricade de peur Par profit, par amour ou par orgueil ? Qu'est-ce-que je ferai ? je n'ai pas peur de la vérité
15.
Chez moi 03:23
La pluie a eu raison de moi, mes jambes ont la tremblotte J'ai peur, j'ai faim, j'ai froid et j'ai de la boue dans les bottes Je vois que les feuilles sont mortes sur le parvis de mon abri J'ai le coeur à bout de bras et trop lourde est ma valise Voilà longtemps que je suis parti De la lumière s'échappe des rideaux de ma voisine Les mers, les fleuves, les ruisseaux, il faudra que je lui raconte En attendant je soulève mon trousseau, plus qu'une seule clé qui compte C'est fou comme je me sens mieux Avec tout cet horizon à perte de vue je ne savais plus où poser mes yeux Je sens tout le poids que j'embarquais Me glisser des épaules et s'effondrer sur le parquet Les chats me font leurs danses Leurs ronrons donnent du relief au silence Un ailleurs entre les secondes De ma fenêtre j'ai vue sur le reste du monde Alors j'envoie valser les bruits qui m'escortent Là où les ailes et les îles ne me portent Je laisse l'époque à la porte Les étoiles sous mes toits Ca y est je suis chez moi J'envoie valser le poids que je transporte Je ne veux plus noircir l'écorce des feuilles mortes Je laisse l'automne à la porte et plonge dans mes draps Ce soir je reste chez moi Je reste chez moi Assis sur le perron comme si le temps m'appartenait J'ai rangé les lustres à la cave et l'horloge au grenier Parfois, certaines poussières refont surface Ma mère dit que mes rideaux sont sales et qu'il faudrait que je me trouve une femme Mais j'aime ma solitude moi, quand j'arrive à l'oublier Et les seules bagues sur mes doigts sont celles que j'ai dégoupillées Les voleurs n'y trouveraient pas grand chose Quelques bouquins, une super Nes Et autres extracteurs de rêves pour que mes textes naissent Tu vois, ces murs ne m'enferment pas Se sentir chez soi partout c'est se sentir chez soi nulle part Ailleurs, tout ce que je sais c'est que je ne sais rien Ici, tout ce que je sais c'est que je m'y sens bien Mais il faudra partir un jour, qu'importe le scénario Et ce que j'y laisserai n'appartiendra jamais au proprio Les travaux ne démoliront pas ce que j'y ai bâti de mes mains La javel n'effacera pas les taches et les parfums Je refuse l'idée que dans 20 ans, tout ne sera que souvenir Que dans 100 ans, tout sombrera dans l'oubli Mais les cimetières, les manoirs, les églises, les châteaux Les lieux sont chargés d'histoire, ici régnera la nôtre
16.
Cheminot 04:03
12 piges dans le rap, les souvenirs m'embarquent A l'époque, rougissant grave Le hip hop m'ouvrit tant de pages Et ma vie tourne comme le beat roule Et ma rime court pour la rattraper Ça mise tout, ça risque tout pour un mic à grailler Mais ma prose honorable, fiable, incisive Ne vaut pas un doctorat classe de physique Audacieux, je porte mon blaze grave pessismiste Seul face à Pokora, Diam's et Sinik Jamais trop tard, le hip hop a versé propane Mené combat et se propage Je reste au pas sur le boom bap, je fais rempart Kynrou prend l'espace sans piston d'amis Quans le 16 de las' m'appelle "parasite" J'ai gardé la face, prouvé par le suite À la Punch Airline, mon rap assassine Aucunement speech d'acteur Bravant mille labeurs Sur les épaules du petit rappeur Scènes slam, bum-al, Script Fighter Rappeur, slameur, clasheur en 2 lettres M.C. "Ouais mais sinon tu fais quoi dans la vie ?" J'ai peut-être quitté Pe-tra, je reste d'une cité pétée J'écoute les typés Pétain, ils font trop pitié putain Je suis dans un piteux pétrin comme sur des patins pas stables Dans cette culture de base tu n'as pas de style si t'es pas star Mais combien d'étoiles brillent tristement ? Pourquoi ai-je l'impression de tomber quand je les regarde trop fixement ? Marre de leurs pubs pétées, de leurs baratins répétés Quelqu'un peut dire au dealer de mon quartier que je ne suis pas intéressé ? Des fois je pleure pour des enfants, je pleure pour des animaux Piétine mon humanité, les jette dans le caniveau Les filles me font peur, la glace me dit que je n'ai pas le niveau J'ai la dégaine d'un haricot, la spartialité d'un Haribo Des fois je me dis que si je n'ai plus de thune, je n'ai plus d'air Des fois je me rappelle que ce que j'ai de plus cher n'ai pas ce que j'ai de plus chaire Je pourrais rédiger mille rimes qui décrivent ce qui régit ce que je suis "Ouais, mais sinon tu fais quoi dans la vie ?" Je suis cheminot Je branle des palettes sur un quai de gare Je suis cheminot "Ha t'es cheminot ? Laisse-moi te parler de mes déboires" "Je suis resté bloqué 45 heures à Ste-Galère-sur-Loire" "Sans aucune prise en charge. Rien à manger, rien à boire" "On était triste, affamé, on schlinguait le désespoir" "Vous nous cassez les couilles à être toujours en retard" "L'escargot du Tège' ne concurrencera jamais le léopard "Une bande d'incompétents, de feignasses, de crevards" "Renflouant les caisses d'une entreprise qui pèse des milliards" "160 congés par an et vous brandissez l'étendard ?" "Cégétistes bourgeois ! Grévistes au caviar !" "Vous prenez en otage les enfants et les vieillards" "Il y a eu des sondages, toute la planète en a marre" "Je ne dis pas ça contre toi, mais avoue que t'es un connard" "Encore hier vous transportiez les juifs à l'abatoire" "Donc je ne paie plus mes billets et je squatte la voiture bar" "Pourvu que la S.N.C.F. se fasse enculer par un phare !" Woh ! Du calme mon ami Je m'en bats les couilles qu'un jour d'octobre t'aies galéré sous la pluie Certes, des fois je suis sur un quai à souffler dans un sifflet Mais c'est comme tous les taffs tu sais, s'essouffler on s'y fait Je ne comprends pas ta logique, je suis peut-être trop bête Mais quand il fait 40 degrés à l'ombre je ne flingue pas le thermomètre Tous les livreurs de pizza ne sont pas champions de dominos Bah, quand je me regarde dans la glace, je ne vois pas de cheminot Je ne suis peut-être qu'un M.C. de bas de carte, je ne me résigne pas, je rappe Et même si ma passion ne palpe pas je ne laisserai pas le taff exister à ma place Résister par ma life, fistera la vibes des monotones pendus à une prime qui ne brisera pas la glace Je n'ai qu'une seule lettre à écrire pour me libérer de mes chaînes Mais peu importe le chemin pris, je me retrouve sur la scène Je refuse d'être ce numéro dans lequel le système m'enracine Mais toi tu veux savoir ce que je fais dans la vie ? Je suis rappeur, slameur, clasheur De tous mes potes je suis backeur Producteur de quart d'heure éclipsant tes labeurs Je suis ailleurs, acteur de ma peur Souvent j'oublie les saveurs Faut que je m'abreuve, que je remette les pendules à l'heure Je suis hip hop, mi gosse, mi homme Sous un uniforme difforme comme sous camisole Gravir les barrières c'est tout ce que j'envisage J'ai peut-être plusieurs casquettes mais je n'ai qu'un seul visage
17.
Si seulement tu pouvais faire semblant D'avoir une poussière dans l'oeil ou, je ne sais pas moi, 2 ou 3 grammes dans le sang Mais t'es sans tripe, sans hargne, sans rage, sans dents Sans ascendant Sans cesse en train de sentir cent mille sensibleries Cet enfant là s'en fiche Pire, cet enfant là s'en vante T'as chialé l'étang à défaut de poser dedans Honnêtement t'as beau bosser, tes projets paumés sont oppressants Je n'oserais pas prononcer que t'es prometteur plutôt compromettant Tu contestes en protestant que les coups te molestent tant Et bien protège t'en Je ne sais pas moi, comble ton égo car là ton coeur est craquelé Et que tu joues au basket-ball avec une balle crevée Tu te perds dans les yeux de toutes celles qui te regardent de près On peut être aveuglé, servir de marche-pied Mais toi t'es tombé amoureux et tu ne t'es pas relevé Je comprends ce que tu ressens Cette cage thoracique qui se resserre Ces pensées rances qui se ressassent Ces cernes qui s'en ressortent Mais tu nourris des sentiments sans ressort Laissant le sort au sort Récoltant les névroses que ça recèle Comme si l'on ne pouvait pas être heureux seul Si seulement tu avais pu t'aimer autant que je te déteste Peut-être que je n'essaierais pas tant de te sortir de mes textes C'est facile d'en vouloir à papa, d'en vouloir à maman C'est toi qui a laissé ces charlatans de l'éducation nationale noyer ta soif d'apprendre Etaler ses balafres sans barrière ni malaise C'est pas que ça me froisse mais ça me paraît déplacé mais j'accepte Là où je te bafferais C'est quand tu parlais de te froisser, de te caner si passées les années t'avais ni carrière ni famille parfaite C'est ma tête qu'est placée à la brèche de ton barillet Me faire traiter par tes traits, c'est traitre Je traine ça et ça me bride Pourquoi me trotter ? 30 ans c'est trop tôt pour rater sa vie Je te regarde te débattre dans mes souvenirs et dans tes vieux couplets Je suis devenu ce que tu voulais et ce que tu redoutais T'as grandi dans le béton mais j'ai mûri sur tes branches Peu importe que tes feuilles s'estompent, que ta présence dérange Quand les piétons m'arracheront, je resterai le fruit de tes rêves On a regardé passer notre enfance Submergé par la tess, sans oxygène sans défense Mais tu peux relever la tête, je suis le fruit de tes rêves Tu me diras, je ne devrais pas t'en vouloir Pour toi la vie c'est une lumière blanche au bout d'un couloir Isolé dans ta barac, t'en deviens malade Pour t'évader tu n'as que les plaines d'Hyrule et le système solaire de Lylat Tu te contentes d'un quart de cœur et de quelques fioritures Tu rappes dans ta télécommande et feat. avec ta solitude Qui te dira d'aller jouer dehors ? Au vu des bornes qui te séparent de tes potes La console te console L'homme qui t'a élevé ce n'est pas ton père, c'est Mario Bros A ton âge papi cueillait surement des pommes T'as beau descendre de son arbre généalogique tu n'es que le fruit de ton époque Se battre contre des pions et des fous dans une partie d'échec scolaire interminable On ne monte pas les classes sociales comme on passe du C.P. à la terminale Isolé du groupe d'élèves Prisonnier du monde des rêves On se dit que c'est dead, Qu'il faudrait qu'on s'élève Donc on dérègle notre coeur stellaire Et on devient cet être qui préfère Camisoler ses nerfs et cette colère Disséminée dans ses veines Plutôt que d'affronter le vrai Me voilà que j'écris sans tripes, sans hargne, sans vie, sans vibrations Tu trempes ta plume dans tes larmes, je la trempe dans ma transpiration Pour qui ? Quoi ? Quelle finalité ? Des phases stylées, des rimes de qualité, Des skills et de barz dont t'as pas idéeMais dans le fond ma seule cible c'est d'être validé J'ai apporté mes oeillères pour encadrer mes étoiles Pour faire tenir mon ciel immense sur un petit pied d'estale Toi, tu rappais dans ta chambre Tu courais après le beat T'avais pas de quoi être fièr Tu ne rappais pas pour la rime Tu ne rappais pas pour la frime Tu rappais parce -- qu'il fallait le faire J'aimerais retrouver ma rage dans les limbes de mon subconscient Mais tu n'es plus qu'un cadavre que je nourris depuis trop longtemps J'ai beau dire que t'empestes, qu'il faudrait que tu tempères Dans le fond je mendie ta présence car je ne veux pas perdre mon adolescence comme j'ai perdu mon grand-père Je peux continuer de te haïr, de t'envier, de te fuir Jusqu'à ce que l'homme que je serai méprise celui que je suis Mais pour que ta fougue cesse de me harceler Que ta présence cesse de m'empoisonner Il ne me reste qu'à te pardonner

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