1. |
Réveil larsen
04:50
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Réveil larsen
Comme une barre dans la tête
J'ai chaud, froid, tiède
Fausse alerte sous la couette
Comme une patte dans la becte
Un impact, comme un verre
Brisé là, dans mes veines
M'attend le taff. Faut que je me lève
Réveil forcé mais je me sens faible
En attendant le week-end, 5 jours en enfer
Le temps me stresse j'ai pris 40 ans ferme
J'ai coupé l'alarme mais l'incendie progresse
J'ai allumé la lumière pour ne pas sombrer
Et pour ma santé :
-Faut que je dorme
-Faut pas que je dorme
Je ne vais pas me lamenter
"La vie est belle"
Non, maman m'a menti
Je me jette dans la merde
Becte de la miette
Je suis condamné comme un steak dans l'assiette
Je sais que la Terre
Ce n'est pas la mienne
Mais là, le goût du café est amer
Et la mer ? Trop loin du ghetto
La douche me fait l'effet du poil à gratter sur l'épaule
Pas de peau, je suis la France qui se lève tôt
Pas de peau, je suis la France qui se crève trop
Et sans regarder la glace, j'enfile l'uniforme
Comme un poids comme une crasse qui m'encombre le corps
Et comme l'écorce se gorge de glace
Mon cœur s'écœure, s'écorce, se casse
Je gratte, j'écris et grave mes cris
C'est grave, je maigris, je m'éclipse, je crève
À pleins poumons, d'un coup de pompe, cette rue glaçante
La main sur la clenche comme la gâchette sur la tempe bravant
Le froid de l'habitude
Je trace et mes pas titubent
Tel un raz-bitume
J'attends à temps patiente sous l'abribus
Un jour quelqu'un m'a dit la vie est faite de tellement d'opportunités tu verras
Le temps défile et file, il n'y a que dans les films que j'ai pu voir briller une étoile
J'aurai dû leur dire "bondir dans le train-train quotidien c'est comme sauter sur les rails
Mon visage à travers la vitre me demande "Combien de temps ?"
Besoin de rêves de rives et d'horizon
Mais dingue, je m'enferme, j'ai construit ma prison
Terne, de cernes, de rides et de pression
Je crève à pleins poumons
Il faut que je pointe des suspensions car sous tension dès la première minute
Et ce n'est que le début à souffler comme l'obus
Il faut que je pointe des interrogations de toute façon
Je ne vaux pas mieux que mon patron le bifton pour seule motivation
Il faut que je pointe des exclamations, je déteste ma nation
Qui se fout de me regarder brûler dans une déflagration
Il faut que je pointe un final, mettre un frein aux spirales
Jette au coin les pirates qui me lâchent leurs chiens pour 10 balles
Mon taff m'étouffe, regarde mon dos
Ces baffes me bouffent, ce n'est pas faute
L'époque du BAC je n'y arrivais pas
N'empêche ma peine est bien trop hard
J'erre seul, pour faire simple, creuse ma propre tombe de mes pognes
Ma prison, un larsen, pourtant je n'ai tué personne
Un jour quelqu'un m'a dit la vie est faite de tellement d'opportunités tu verras
Le temps défile et file, il n'y a que dans les films que j'ai pu voir briller une étoile
J'aurai dû leur dire "bondir dans le train-train quotidien c'est comme sauter sur les rails
Mon visage à travers la vitre me demande "Combien de temps ?"
Besoin de rêves de rives et d'horizon
Mais dingue, je m'enferme, j'ai construit ma prison
Terne, de cernes, de rides et de pression
Je crève à pleins poumons
L'heure a sonné je vais me casser de là
Dans le vestiaire, un soulagement quand le casier se claque
Ce soir je m'étale, marre des baffes
Sur oim, passer le draps
Mes soupires lâchent des charges mais pas d'espoir
Retour à la case départ
Réveil larsen
M'attend le taff, faut que je me lève
Mais là le goût du café est amer
C'est grave je maigris, je m'éclipse, je crève
Il faut que je pointe
Mon taff m'étouffe regarde mon dos
L'heure a sonné je vais me casser de là
Retour à la case départ
Stop ! Je craque
Mon corps lâche
Rêve de corsage
Plus de costard
Je bosse tard pour un boss chtarbe
Faut que je taille la zone
Mes paluches craquent, m'assomment
Je m'accroche mais la croche claque la porte
Tailler la zone ? C'est pas con du tout
Mais est-ce pour tomber dans un autre que je dois sortir du trou ?
Montrer mon tronc au patron en chantant "tralala" pour sucer le concurrent avec des "balala" ?
Nah nah nah !
Donner mon boule pour des billets ? Hors de question
Mais juste un coup de pression et je suis hors des réponses
Je dois taffer et baver car
Graver mes années de taff
Pour ma retraite je n'ai pas arrêter de galérer, fallait me voir
Juste des larmes et de la sueur sur mon C.V.
Je ne dis pas que je rêve de crever plutôt que je crève de rêver
C'est vrai, dans la vie il faut bosser pas chômer
Mais dans la vie, il faut aussi vivre
Et dans mon SMIC je ne vais pas adorer m'assommer
Un jour quelqu'un m'a dit la vie est faite de tellement d'opportunités tu verras
Le temps défile et file, il n'y a que dans les films que j'ai pu voir briller une étoile
J'aurai dû leur dire "bondir dans le train-train quotidien c'est un peu comme sauter sur les rails
Mon visage à travers la vitre me demande "Combien de temps pourras-tu endurer ça ?"
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2. |
Le Fruit de tes rêves
04:30
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Si seulement tu pouvais faire semblant
D'avoir une poussière dans l'oeil ou, je ne sais pas moi, 2 ou 3 grammes dans le sang
Mais t'es sans tripe, sans hargne, sans rage, sans dents
Sans ascendant
Sans cesse en train de sentir cent mille sensibleries
Cet enfant là s'en fiche
Pire, cet enfant là s'en vante
T'as chialé l'étang à défaut de poser dedans
Honnêtement t'as beau bosser, tes projets paumés sont oppressants
Je n'oserais pas prononcer que t'es prometteur plutôt compromettant
Tu contestes en protestant que les coups te molestent tant
Et bien protège t'en
Je ne sais pas moi, comble ton égo car là ton coeur est craquelé
Et que tu joues au basket-ball avec une balle crevée
Tu te perds dans les yeux de toutes celles qui te regardent de près
On peut être aveuglé, servir de marche-pied
Mais toi t'es tombé amoureux et tu ne t'es pas relevé
Je comprends ce que tu ressens
Cette cage thoracique qui se resserre
Ces pensées rances qui se ressassent
Ces cernes qui s'en ressortent
Mais tu nourris des sentiments sans ressort
Laissant le sort au sort
Récoltant les névroses que ça recèle
Comme si l'on ne pouvait pas être heureux seul
Si seulement tu avais pu t'aimer autant que je te déteste
Peut-être que je n'essaierais pas tant de te sortir de mes textes
C'est facile d'en vouloir à papa, d'en vouloir à maman
C'est toi qui a laissé ces charlatans de l'éducation nationale noyer ta soif d'apprendre
Etaler ses balafres sans barrière ni malaise
C'est pas que ça me froisse mais ça me paraît déplacé mais j'accepte
Là où je te bafferais
C'est quand tu parlais de te froisser, de te caner si passées les années t'avais ni carrière ni famille
parfaite
C'est ma tête qu'est placée à la brèche de ton barillet
Me faire traiter par tes traits, c'est traitre
Je traine ça et ça me bride
Pourquoi me trotter ?
30 ans c'est trop tôt pour rater sa vie
Je te regarde te débattre dans mes souvenirs et dans tes vieux couplets
Je suis devenu ce que tu voulais et ce que tu redoutais
T'as grandi dans le béton mais j'ai mûri sur tes branches
Peu importe que tes feuilles s'estompent, que ta présence dérange
Quand les piétons m'arracheront, je resterai le fruit de tes rêves
On a regardé passer notre enfance
Submergé par la tess, sans oxygène sans défense
Mais tu peux relever la tête, je suis le fruit de tes rêves
Tu me diras, je ne devrais pas t'en vouloir
Pour toi la vie c'est une lumière blanche au bout d'un couloir
Isolé dans ta barac, t'en deviens malade
Pour t'évader tu n'as que les plaines d'Hyrule et le système solaire de Lylat
Tu te contentes d'un quart de cœur et de quelques fioritures
Tu rappes dans ta télécommande et feat. avec ta solitude
Qui te dira d'aller jouer dehors ?
Au vu des bornes qui te séparent de tes potes
La console te console
L'homme qui t'a élevé ce n'est pas ton père, c'est Mario Bros
A ton âge papi cueillait surement des pommes
T'as beau descendre de son arbre généalogique tu n'es que le fruit de ton époque
Se battre contre des pions et des fous dans une partie d'échec scolaire interminable
On ne monte pas les classes sociales comme on passe du C.P. à la terminale
Isolé du groupe d'élèves
Prisonnier du monde des rêves
On se dit que c'est dead,
Qu'il faudrait qu'on s'élève
Donc on dérègle notre coeur stellaire
Et on devient cet être qui préfère
Camisoler ses nerfs et cette colère
Disséminée dans ses veines
Plutôt que d'affronter le vrai
Me voilà que j'écris sans tripes, sans hargne, sans vie, sans vibrations
Tu trempes ta plume dans tes larmes, je la trempe dans ma transpiration
Pour qui ? Quoi ? Quelle finalité ?
Des phases stylées, des rimes de qualité,
Des skills et de barz dont t'as pas idéeMais dans le fond ma seule cible c'est d'être validé
J'ai apporté mes oeillères pour encadrer mes étoiles
Pour faire tenir mon ciel immense sur un petit pied d'estale
Toi, tu rappais dans ta chambre
Tu courais après le beat
T'avais pas de quoi être fièr
Tu ne rappais pas pour la rime
Tu ne rappais pas pour la frime
Tu rappais parce -- qu'il fallait le faire
J'aimerais retrouver ma rage dans les limbes de mon subconscient
Mais tu n'es plus qu'un cadavre que je nourris depuis trop longtemps
J'ai beau dire que t'empestes, qu'il faudrait que tu tempères
Dans le fond je mendie ta présence
car je ne veux pas perdre mon adolescence comme j'ai perdu mon grand-père
Je peux continuer de te haïr, de t'envier, de te fuir
Jusqu'à ce que l'homme que je serai méprise celui que je suis
Mais pour que ta fougue cesse de me harceler
Que ta présence cesse de m'empoisonner
Il ne me reste qu'à te pardonner
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3. |
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4. |
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Il voulait vivre en marge
Il enrage
Des tarentules pour bandage
Longtemps qu'il endure ce chantage
Qu'on ampute son langage
Suspendu au point d'encrage
L'attente d'aventure le rend barge
*Trop d'écarts puisque les cartes
Sont faussées dès le départ
Il était une fois
En proie d'un espoir illusoire
Un roi qui recherche son étoile dans un Pôle Emploi
Rêvant d'écrire l'histoire dans ce purgatoire
*Trop d'écarts puisque les cartes
Sont faussées dès le départ
Fruit de l'école républicaine
D'éducation industrielle
De valeurs puritaines sponsorisées par Lucifer
Ou comment camoufler l'univers
Dans la fumée d'un fumigène
Petit scarabée mettra des bouchons de liège sur les pointes de ses shurikens
Toutes ces années à se prendre pour un ninja véritable
Dépassée la DLC, ses rêves d'enfants sont périssables
La conseillère de la lampe magique trouve ses 3 voeux méprisables
*Trop d'écarts puisque les...
Non
Il n'est pas trop tard
Jouer le jeu le temps de réunir les cartes
Gravir les gratte-ciels le rapprochera des astres
Chevaucher la bête, penser mener la barque
D'une croix signe le pacte avec le Diable
6 heures, réveil, ramdam
Métro, boulot, casse-dalle
*Salive âpre, paupières lasses
Inspiration blafarde
Papa, maman, bye bye
*Loyer, factures, paperasse
Fin du mois insoutenable
*Plat de pâtes, patates, cafard
Terminer à 4 pattes
Pleurer, crier "Basta"
Suivre la marche, gueuler droit
Bataille, gazage, matraque
Retourner au travail
Et constater l'arnaque
Avoir le coeur qui s'emballe
Pris dans l'effroi d'un avenir au bord du naufrage
Fermer sa gueule, s'écraser le poids des voleurs comme le tapis d'Aladdin
Il est déjà trop tard pour regarder son passé comme un but à atteindre
Maintenant sa vie c'est ça
*Même si ses viscère sentent
Ce train-train assassin
Arracher ses nerfs comme une rupture d'attelage
Burn out
Tant qu'il en aura dans le corps
Il ne voudra pas de temps mort
*Lèchera la boîte de Pandore
En redemandera encore
Battra sa force dans sa grotte
Faut que ça bosse, faut que ça sorte
Mais ça bloque et la forge
Empoisonne sa caboche
Une migraine des enfers
Le crâne entre ses doigts
Pris de vitesse il a laissé ses rêves sur les flammes
Regardé brûler l'espoir sous les rires des scélérats
Et retrouvé dans ses draps la tête tranchée de Pégase
Accuser les chimères
Faire chanter les sirènes
En vouloir au système
De tirer les ficelles
Mais le marionnettiste
Au bout du fil d'Ariane
N'est pas le pire rapace
N'est pas l'unique damnable
Il a vénéré le vide à travers ses choix
*Puis s'est senti trahi par cette constellation sans étoiles
Essuyer ses larmes pour remonter en scène
Serrer sa nouvelle cravate sur la cicatrice de l'ancienne
Il est venu le temps de retrouver sa place
De redéposer les montagnes qu'il traîne sur les épaules d'Atlas
D'ôter le masque de Majora pour la vérité
Et mettre en fin un terme à l'épopée de sa banalité
Il était une fois
En proie d'un espoir illusoire
Un roi qui recherche son étoile dans un Pôle Emploi
Rêvant d'écrire l'histoire dans ce purgatoire
Il voulait vivre en marge
Il enrage
Des tarentules pour bandage
Longtemps qu'il endure ce chantage
Qu'on ampute son langage
Suspendu au point d'encrage
L'attente d'aventure le rend barge
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5. |
On attend (feat. Nano)
05:02
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On attend, on attend
Jusqu'à quand ?
Deux doigts posés sur la tempe
Lassé de ramasser la cendre
De pourchasser l'argent
Et on se dit patience, patience
Tout vient à point à qui sait attendre
Les mots sont passants
Les émotions absentes
Depuis le temps qu'on attend
On se dit que le temps est ardent
Et que ces terrains vagues qu'on arpente
N'ont rien à nous apprendre
Les écrans rendent le combattant latent
Mais c'est pas grave, on attend, on attend
Jusqu'à ce que s'écroulent les charpentes
Sur les bords de la scène il y a des tentes, des tentes
Le taux de suicides est inquiétant, tant de phalanges sur tant de détentes
Et on se tire dessus en comparant nos miettes et nos temps de détentes
La pelouse du voisin n'est pas plus verte mais elle est entêtante
Qui sont les incompétents ?
Qu'ils subissent les conséquences
Tant d'écrans nous font oublier que nos vies ne sont que plans séquences
Embêtant de voir tant d'âmes en errance
Compter sur un Panasonic pour éclairer la nuit des temps
Entre survie et vocation
Mon être est comme en location
Mon âme recherche sa raison d'être
Mieux qu'un prétexte au fait de naître
Entre survie et vocation
Mon corps est comme en rotation
J'ai fait le tour de la question
Mon coeur concocte une occasion
D'abord très pragmatique pour vivre la monnaie me manque
Être libre se mange, sans ça c'est l'emprisonnement
Je mets en joue l'existence ce son sera ma sommation
Je veux oser faire ce qui me fait peur, que mes doutes soient ma collation
Mettre en doute ma déchéance
Pas le temps la désespérance
Elle me suit avec insistance
Mais vouloir me fait tenir la distance
Déguste tes doses de rêves, crées-en une collection
Qu'ils se diffusent dans tes veines, qu'ils intriguent tes connexions
La confiance d'agir te transporte, se transpire
Te transforme en saphir
Car le savoir s'affine
Mon esprit se renforce
Quand je pense sport je ressent fort
Emulation, dépassement de soi sont mes mentors
Partir, déployer le navire
Dois-je retrouver les miens
Ou prendre le large ?
Rester, aimer ou détester ?
Dois-je déchirer les liens
Ou tourner la page
Partir, pour ne pas revenir
Lesquels de ces chemins
Mènent vers une impasse
Rester sans s'immobiliser
Il faudra que mes mains
S'attèlent à la tâche
J'écaille les barreaux de ma cage
Ecarte mes tracas aux quatre coins de la carte
Fais de mon regard un capteur de cascade
De mon langage une zone de largage
Mais quoi ?
Je me décarcasse à payer le loyer
Mais je me ballade vos plaidoyer
Faudrait que je crois en ce que vous croyez
Que je m'écrase jusqu'à me faire broyer
Je danserai sous la pluie pour me protéger de la rage
J'ai tellement confiance en la vie que je n'ai plus peur de l'orage
Et puis j'ai pigé le pitch
Trop respirer le speech
Endoctriné à trimer pour des Citroën citronées
Je pige queutchi
Les crânes linéaires matent les cités citées
Dans leurs JT cheatés
Pour du fric effrité
Mais la qualité de l'air diminue
Ils diront qu'on ne vit pas dans le même monde du haut de leurs petites bulles
Là-bas pullulent les libellules bleus pillule
Bloqué à troquer l'argent contre partie de mon temps
A marchander une denrée si précieuse c'est taré
On est tous à attendre notre salaire
Qu'il sale notre quotidien qui a un goût amer
Qu'il purifie notre ciel, qu'il soit notre Soleil
Qu'il embellisse ces soirs où je serai sous l'eau
Dans un Océan de vin qui coulerait sans fin
On attend notre salaire même si notre aire est sale
On y noterait un sage sans faire gaffe au message
On atteint notre seuil d'être quand le labeur s'éteint
Quand le plaisir de faire devient prioritaire
A priori se taire nous fait faire des foutaises
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6. |
Mon pote est mort
05:00
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Mon pote est mort, rien à foutre qu'on m'enferre
Je pars arracher la capuche de cette salope qui l'enferme
Défoncer l'immense porte en fer des jardins de l'enfer
Je viens te chercher Mila. Dis-moi seulement comment ?
Apprendre que son pote est mort sur un pauvre poste FaceBook
Parmi les pokes, les bric-à-brac pour esbroufes
Et les putes à clique qui se trémoussent. Je m'essouffle
Ça twitte des smileys tristes
Ça dérape avec des "RIP" quand je me dérobe le long d'une rampe et que je m'enlise
Je ne peux pas m'enfuir
Sous mes pieds je sens le vide
Et mes larmes tombent comme la neige sur la banquise
S'en suit 4 mots : "Tu me manques Milarépa"
Qui est le connard qui t'a dit "Rappe "Qui m'arrêtera""
J'ai des flashs de Trappes, quand on trippait dans la troupe
Maintenant que t'es dans ton trou, j'ai la trouille
Et des vieilles angoisses me rattrapent
L'accalmie, la mort, l'errance, le vide
Cette sale manie de prendre pour acquis son espérance de vie
Quand je remémore mon ami là
On me dit "Gars, ça ira. Il faut être fort"
"Tu vas voir, au final, on s'étonne"
Quelqu'un peut dire à ces connards
Qui ne commémorent pas, qui commèrent
Que mon pote n'est pas à l'hôpital
Non, mon pote est mort
Je suis désolé d'avoir plombé la soirée
Des fois je me sens con de chialer
Des fois, je culpabilise de ne pas le faire assez
Mon pote est mort. Merde. C'est dur de l'admettre
Il a fallu qu'il perde la vie pour voir comment je pouvais gâcher la mienne
Reviens ! Je te donne tout. Deviens résident
Soigne ma peine immense
Tu feras meilleur usage que moi du reste de mon existence
Puis merde, je dis n'importe quoi.
Est-ce bien toi qu'on enterre ?
Croire en moi comme t'y croyais.
Sans toi, dis-moi seulement comment faire
Je scrute le ciel en quête d'un signe
Les mésanges te cherchent
Je t'imagine parcourir les cimes
Refuse l'idée que les méandres t'hébergent
Pourquoi les êtres s'entêtent à te mettre en terre
Laisse-moi croire que les anges naissent
Pour que les gens deviennent légendaires
Mais t'avais pas besoin de ça
T'étais mon pote et c'était suffisant
T'avais bien assez de plumes pour déployer tes ailes de ton vivant
Qu'est-ce-que t'attendais ?
Que le temps t'étende l'étendard
Restant longtemps sans tenter quoi que ce soit
Satan accidenta l'attentat
Direction Père-Lachaise
Monter à Paris m'effraie
J'enterre mon pote le jour de mon anniversaire
En quoi les cérémonies gardent les morts en mémoire ?
Et pourquoi se réunir si c'est pour cacher le désespoir derrière des lunettes noires ?
J'aimerai être fier d'être si triste
Que tu exposes chacune de mes larmes comme des trophées en vitrine
Toi, t'aimerais qu'on fasse la fête autour de ta pierre
Des sourires de calcaire
La gorge nouée par l'amertume de la bière
Je ne suis pas un adepte des jolis mensonges et des boniments
Ton enterrement ne t'appartient pas, il appartient aux vivants
Crie aussi fort jusqu'à ce qu'on t'entende
En attendant je collerai cet hommage à ta mort avec ou sans ton consentement
Faire semblant de croire au paradis ne m'empêche pas de morfler
Je me sens un peu comme Orphée
Je traverse l'enfer en trainant un corps
Quand j'en aurai atteint la porte
Alors je me retournerai et je dirai "au revoir" à mon pote
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7. |
Fée d'hiver
05:02
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Un journal sur une tombe
L'interruption des programmes
Un laché de colombe
En pleine heure de prime time
L'adrénaline gratuite
Les thèses, les hypothèses
Les témoignages sans suite
Et tous ceux qui se taisent
Les discours politiques
Les lois sécuritaires
Le traitement médiatique
Le drame comme poudrière
Le feuilleton qui fascine
Les reportages chocs
Les unes de magazines
Mais de qui-est-ce qu'on se moque ?
Danse petite fée d'hiver
Valse pour servir les prières
Danse petite fée d'hiver
Ballerine foulant l'hémisphère
Naître parmi les feuilles mortes et grandir dans une boule à neige
Les joues rosies, non par les coups, mais par les rouges à lèvres
Elle vit, elle bouge, elle cri, elle joue, elle rit, elle court la belle
Elle a choisi le seul cheval bancal de tout le manège
Un téléscope pour les étoiles et des posters de star
La fée d'hiver veut grandir vite et tendre vers des astres
Maman ricane :
"Ne gaspille pas tes pétales"
"Ralentis ta sérénade"
"Et prends le temps de finir tes céréales"
Quand soudain, un soupir sur la douzième bougie
Les belles prunelles, les balbuties
Et les bisous qui bousillent
Tous ces boulets à ses trousses
Ces jeans troués à ses genoux
L'école et les cours et les codes et les potes et les coups
La farandole s'écoule
Danse petite fée d'hiver
Tourne et tourne et réitère
Danse petite fée d'hiver
Respire, laisse ton esprit faire
Cours petite fée d'hiver
Fuis les monstres et les chimères
Cours petite fée d'hiver
Certaines ombres sont derrières
La pluie sur le carreau
Une chaise vide à table
Une assiette de trop
Du sang sur un cartable
De funestes hospices
L'espérance qui s'endort
Les sirènes de police
Les lumières des lampes torches
Les nuits blanches qui se succèdent
Auprès du téléphone
L'attente pour seul remède
La couleur de l'automne
Macabre mise en scène
Des bouquets de chrysanthèmes
Sur un cercueil d'oxygène
Et cette même pluie diluvienne
Quelle banalité cracher de sa trachée
Quand arrive ce qui n'arrive jamais
Quand le récit des naufragés vend les grilles de mots croisés
Quand les corps se froissent plus vite que le papier
Diffuse les amalgames par lots de paragraphes
Sur des paraboles que les gens banals gobent
Pour des pactoles de pacotille
Les paquebots qui coulent deviennent des parodies
Profite de ce cirque dégueulasse
Kiffe et regarde
Gicle et rezappe
Savoure les minutes de silence qui hantent les heures de classe
Quand les bonhommes de neige ont des coeurs de glace
Toi aussi, participe au génocide
Branche ton casque sur stéréotype
Et branle-toi sur les pédophiles
Tu connais l'affaire, tu peux nous raconter
Dis-nous donc quel daron serait
Content si son garçon faisait
Carton grâce aux cartons de lait
Mais pour la révolte sous le couvre-feu faudrait qu'on joue le jeu ?
Que chaque fée se transforme en luciole
Et que les faits divers deviennent des boules de feu
J'en ai rien foutre du débat débile qui donne du crédit au désastre
Qui se rappellera de la fée d'hiver ?
Celle qui voulait grandir trop vite et tendre vers des astres
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8. |
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Regarde ton trône, ta couronne, ton phone
Ta loupiote sous forme de bout de pomme, t'adores
Ca gloutonne ta force
Quand les yeux de Babylone papillonent, ça affole ta boussole
T'auras vendu ton âme au porc et ton amour propre
Tu connais les codes comme troller les connes
Comme l'Homme se sent fort quand il scrolle God
Les likes que tu mendies rouillent les médailles que tu brandis
Barricadé de murs FaceBook pour bâtir ton empire
Mais personne n'est à l'abri
Les méthodes sont castratrices
Perforent les parapluies
Se perfectionnent et galvanisent
Les données ponctionnées des téléphones se téléportent
On a baissé les téléscopes
Cédé les Hommes pour des CD-ROM
Pris en flagrant délit de branlettes
Les caméras empiètent nos pièces centimètre par centimètre
Mais ça ira, ça ira
Big Data chantonnera
On personnalisera nos chaînes comme des bijoux Pandora
La boite de Pandore s'ouvre au monde en fenêtre pop-up
Soulève la galerie dans son beau débit de pin-up
A naviguer les yeux fermés
Les pantins de nos adresses I.P.
Ont les membres percés par nos fils d'actualités
Pleurer les traditions
Plaindre les croyances en invoquant la masse
Un monde entier qui crie au loup dans le cyber-espace
La bande est passante au-delà de notre mort
Le temps s'écoule et rouvre le procés de Socrate sur Trip Advisor
Ad vitam eternam
Admettons l'impossible
Résumons l'impensable et piratons l'invisible
Rendons le fait divers et décuplons le drame
En priant Dieu de poster son suicide sur un compte Instragram
Photoshopons des cordes autour de notre cou
Pendant qu'Amazone te vend la croix et fait promotion sur les clous
Mais ça ira, ça ira
Big Data nous sifflera
Quand on passera dans la rue le wifi tatoué sur notre bras
A quel moment ça a dérivé ?
A quel moment s'est périmé notre vie privé et notre identité ?
Nos grands-parents était des matricules
Nos parents, des numéros de sécu
Et nous sommes devenus des adresses I.P.
Nos esprits en fichiers joints se téléchargent encore
Il y a de l'orage dans le Cloud
Et notre rage s'endort
Sans même savoir qu'on abandonne
On a hissé les farandoles
Posté nos corps et les coordonnées de l'avant-poste
Nos feux sont d'artifice
Nos intelligences artificielles
Sous la forme du grand Python, le diable tire les ficelles
Mais n'ayez crainte, nos hackers interviennent
Ils savent ouvrir des fichiers word et des tableurs Excel
À la seconde où la machine résout l'incalculable
Influençable celui qui ne se pense pas manipulable
Mais ça ira, ça ira
On va y arriver
Big Data me l'a confié dans un test de personnalité
Tu cliques sur mon âme
Tu twittes dans mon sang
Tu pèses en Instagram
Le moindre de mes mouvements
Masqué d'un GIF sur la figure
J'allumerai un dernier poke
Je serai fusillé sur ton mur
Crucifié sur ton époque
11 doigts, 10 touches, 9 beats
L'anonymat en 8 lettres, 7 mots, 6 cliques
Nos relations, 5 sens, 4 pages, 3 twittes
Délateur, nous deviendrons nos propres indic'
Le temps d'un Iphone 10
La pomme du jardin des délices
A changé 3615 pour en faire un 06
Indicatif 33
Tu prends froid sur 12 mois
On a laissé ta porte ouverte comme un 49.3
Hashtag, like et com' c'est tout ce qu'on partage
Est-il déjà trop tard comme un point final dans un flashback
Je crois que je plane mais je marche sur des câblages
Restera-t-il des traces de ces spams vu sur Snapchat
Y-a-t-il des pubs que ma barque n'a pas pris ?
Je n'ai plus le temps pour ma rime j'ai un Instagram à batir
Programmé sur la langue de bois
Toile de fer
Seul l'unique essentiel redeviendra confidentiel
Calvaire, il y a des idées qu'on doit parfaire
Je dirais même plus qu'il y a des erreurs à ne pas refaire
Pas clair, vendre son bras pour de l'I-tech
Des bécanes, des ipads pour que tout ça finisse par terre
Dis-moi pourquoi je parle ? Je fais pareil
J'ai des cornes au bout des doigts
Est-ce la guitare ? La tablette ?
Je ne sais pas, car dans le fond j'aimerais
Que tout ça cesse
Que tout s'achète et s'achève
Que tout ça crève
Mais si c'est ça le bout, alors qu'il en soit ainsi
Que de partout, les cranes s'ouvrent, que la lumière s'infiltre
Que l'on programme un nouveau monde, un nouvel Adam et Eve
Que nos idoles s'élèvent
Que Dreamworks sponsorise les rêves
Qu'on lapide les escrocs sans civilité
Qu'on radie l'électro-sensibilité
Que nos membres soient estropiés
Pour que nos corps soient emplifiés
Sanctifier le terminal pour réseau local glorifié
Qu'on encule l'espace-temps via V.P.N.
Pour être prélevé à la source sur les heures de l'année prochaine
Que notre volonté soit faite car c'est au doigt qu'appartiennent
Le règne, la puissance et la gloire ethernet
Effaçons nos péchés
Sacrifions nos smartphones
Refaçonnons nos pare-feux
Souscrivons comme abonnés
Tendons le pouce bleu à Dieu
Afin qu'il nous pardonne et fournisse un accès illimité aux cieux
Inscris ici ton martyre préféré en tapant
1 pour Loana, 2 pour Jéovah, 3 pour Chewbacca
Deviens la cause que tu veux vénérer
Team Mère Teresa, Gandhi, Coluche, Dalaï-Lama ou Mandela
Hashtag Louis XVI
Hashtag Pie XII
Hashtag Formule 1
Hashtag C.R.7
Hashtag O.S.10
Hashtag P.S.4
Habemus papam
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9. |
La Machine
04:10
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Trop tard pour oser me scander des "N'y va pas !"
Je sens des Genki Damas encrés dans mes tripes
Scander des pensées clandestines
Avancer bandés sans pied sur un tel Nirvana
Incensé, sans cesse libre
Ce que je veux ? Des claquements clinquants
Ne pas manquer de couleur pour peindre mon prochain printemps
Je veux le plein temps, le vin blanc au venin de serpent
Arracher la disqueuse et la broyeuse à pleine dent
Ce que je veux ? Attraper la machine
Posséder la machine
Violer la machine
Tromper la machine
La dompter là la chienne
Planter un chêne dans la chaîne
Noyer l'acier dans la sève
Gratter le remake de la bielle et la bête
Je suis comme "Damn !" je crois que je déraille
Les I.A. se mêlent aux primates et ne sont pas repérables
Ce n'est pas très grave
Mon sillage dissipera les milles fans du diable
C'est bizarre mais ce mirage n'est pas innarrétable
Elle ouvre moins sa grande gueule hein ?
Je vais baiser la machine, baiser la machine !
Je bosse, tire la corde à la force de mon cou
J'ai beau connaître la machinerie par coeur je reste pas sûr de mon coup
Je sens mes artères pas prêts pour ce bras de fer contre un bras de fer
Se parfaire pour qu'après la guerre on parcelle l'appareil en tas de pièces
Que j'adapte mon cardiogramme ? Que je concorde mes phases ?
Mais pour quoi faire ? En vrai, ce que je rêve, c'est que le Concorde s'écrase
Peu importe les épaules, sous le rouleau compresseur, le bonhomme se casse
Car incapable de contenir ses émotions dans une bombonne de gaz
J'entends crisser mes crocs mais je reste assis
Je ne sens plus le vent sur ma peau, je deviens plastique
Ravaler ma salive, remontée acide
Peut-on vaincre la machine avec des machines
Je sens mon coeur qui palpite, qui bat la batterie
Il n'a pas le bon timing, le capteur l'a dit
Je regarde la Bastille depuis ma cabine
Combien ont cassé la pipe ? Combien sont partis ?
Elle ouvre moins sa grande gueule hein ?
Je vais baiser la machine, baiser la machine !
Paupières relevées, balayage pupille
37.4 degrés, température cible : zéro
Ouverture des tripes. Evacuation des virus viscéraux
Recalibrage de l'objectif par défaut pour ne plus viser haut
Désactivation des espérances. Rêves supprimés
Système nerveux usiné.
Retour des rêves. Rêves supprimés
Système sublimé
Retour des rêves. Rêves supprimés
Mode espérance supprimé
Corbeille vidée
Augmentation des charges
Eloignement des marges
Cuirassement de la démarche
Répétition des tâches
Rupture des attaches
Colonisation des terres
"Cime" devient "cimeterre"
"Ose" devient "Austère"
"Milite" devient "Militaire"
Bilan :
Sourire Ouvert Stimulé
Sans Obéïssance Simulé
Souffrance Oubliée Succès
Sujet Opéré Satisfait
Elle ouvre moins sa grande gueule hein ?
Je vais baiser la machine, baiser la machine !
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10. |
Perdre le contrôle
03:44
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Se construire un mythe prestigieux, singulier et solide
Heurter ses limites, avoir peur de tomber dans le vide
Revêtir l'égide, le casque, les bottes et toute l'armurerie
Toute cette panoplie nous permet-elle de nous découvrir ?
La rime devra être parfaite
Il m'arrive de voir mes facettes
Se rire de moi et se dire que quoi que je fasse ne paraît que paraître
Pris d'un malaise
Cri de conscience avec crise de mal-être
Tous ces printemps, ces défis qui m'inventent
Tout ça ne dure qu'un temps
En vrai, rien ne m'arrête pas
Derrière mes rières-ba
Un gosse en position foetale
Pris de stress, faut que je me lève
Garde la tête froide
Pince mes lèvres, coince mes rêves
Jette toutes les messes et les messes basses
Je ne sais pas je cherche quoi
Un zeste de poussière d'étoile
Juste un reste, une incertaine petite miette frêle
Pour me permettre de voir l'être qui ne se laisse voir
N'est-ce pas ici que la vie se vide et que les paris se misent ?
Je ne sais pas qui je suis
J'ai 30 ans, je ne suis pas loin de mes 4000 rides
Comment trouver cette voix qui me parle ?
Qui me dit : "Regarde en toi et gare à toi"
"Le diable connaît ton visage et sait comment prendre son image"
Je dois me repasser la scène
De ce foutu réveil qui me larsen
Paraîtrait que savoir gérer son temps c'est se gérer soi-même
J'entends les aiguilles qui me trottent dans la tête
Passer leur temps à me dire ce que je dois faire
Je veux être en avance ou en retard à l'instar de Gandalf
Voir ce que les remparts incarcèrent
Perdre le ciel, sentir l'averse
Jeter de l'eau sur les braises pour éteindre mes rêves
Faut pas que je cède, faut que je persévère
Que je brûle la pointe de l'aiguille et que je perce mes cernes
Faut que je perde le contrôle
Tout plier, tout oublier et ne briller qu'à travers mes ténèbres
Offensé, je m'enfonce, je m'affaisse et m'efface
Trouve la foi dans les phases qui me fusent dans la face
Je ne sais pas si j'ai le bagou
Je m'enlise dans la banqueroute
Faudrait que je m'en foute sans doute
Ardemment la masse pense que le talent qui parle sans faire l'argent n'a pas de sens
Ca part en couille
J'irai libérer ma parole en faisant infuser tout mon sang dans l'alcool
Enfin je me tiendrai la glotte pour ne pas dégueuler tout ce jus dans ta gorge
Rien ne dit qu'une bague en babiole ne me serve pas de crochet pour faire passer la corde
Le trousseau remplissant ma poche n'a même pas une seule clé pour défoncer la porte
Suis-je réellement méritant ?
J'ai des désirs bien délirants
Je veux une maitrise toute hésitante
Et des lâcher-prises saisissants
Et merde ! Regarde le temps que je perds à prouver plutôt que faire
Enième copiste osef aux faux airs de faussaire
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11. |
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Si je n'ai pas 3 grammes, je n'aime pas les gens
Même si je leur souhaite tout le bonheur du monde à la Sinsemilia
Ce n'est pas ma came, pas mon calmant
D'être dans une ronde ou une pièce ou ça danse le mia
Je me sens en trop, ne trouve pas ma place
Parle pas ou trop peu et à voie basse
Ne me parle pas de mariage c'est foireux
Je n'aime pas être en bout de table
Je ne veux pas être la star de ces bêtes de foire
Eux fêtent là des fêtes d'autosatisfaction
Quand je fouette la défaite à chaque autoflagellation
Et à chaque fois que la confiance et moi nous embrassons
C'est le côté hautain et sournois qui me façonne
Alors pourquoi se faire chier à être quelqu'un de bien ?
Si ce n'est pour chiner quelques biens ou de l'estime, de la compassion
A la fois débile et pervers, il n'y a que les cons qui me passionnent
Je ne suis pas un héros
Dans mon sac je traîne le baratin des autres
Laisse-moi vomir mes couilles pendant que je me gratte un égo
Je crache bien des mots hypocritement beaux
Je me torche le cul avec le parfum des roses
Je crie fort pour qu'on m'entende
Non-sens quand on sent qu'on s'en prend
Plein la gueule et que notre conscience manque
De bon sens et de consentement
Bon sang, on s'enfonce dans le vent mais le monde s'en branle
Donc, je m'en branle
Sur le banc du parc je mate ce que les cons enfantent
Je n'ai ni germe d'éthique, ni perle d'esprit
Ca me console de me dire que j'ai la sensibilité d'une huître cybernétique
Plus j'essaie d'être bon, moins j'arrive à me regarder dans la glace
Donc, moins je m'aime. Donc, moins je ken
Donc, plein de sperme dans mes couilles, j'éjacule en rafale
Que tout le monde se masturbe dans la salle ! Je vous emmerde moi
Je n'ai plus de bonne conscience depuis que j'ai pété pour la première fois
La planète crève ? Je préfère mon confort que leur respect
Je reste bête
Je ne pleurerai pas mon espèce ! Est-ce clair ?
Mon humanité n'est pas une maladie, allez tous brûler au paradis
Vous, les blasphémateurs du satanisme
Laissez-moi croire qu'anarchie s'écrit avec un "Paix"
C'est plus facile de vous haïr que de vous ressembler
Votre gentillesse me tapisse d'urticaire
Votre allégresse renforce mes tendances suicidaires
Et les tendances, Dieu seul sait qu'il faut les suivre
-"Oui alors petite chaussure cambodgienne fait main"
"Oh ! Un message de S.O.S. dedans !"
-"Comme c'est mignon !"
Ils semblent dire "Amen" à tout avec leurs sourires louches
Hey ! Tu m'autorises à vomir dans ta bouche ?
Ma bonté me perdra car c'est une maladie
Et c'est pourquoi j'ai l'art de savoir vivre sans savoir-vivre
Je ne suis pas un héros. Même pas le quart d'un Hancock
Pas foutu de trouver le blaireau qui paie un salaire à mes potes
Donc, de l'amour je n'en ai plus
Glissez d'une peau de banane, fracassez-vous la nuque
Vous ! Votre charité sortie du trou de balle d'une licorne
Pitié ! Pendez-vous à votre miséricorde
A votre bienveillance ! A votre bienséance
A la quintessence de toute votre bonne conscience
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12. |
Survivre
05:22
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Le stylo est bientôt vide comme le reste d'ailleurs
Comme le reste d'ici aussi d'ailleurs
L'impossible s'est imposé à l'heure
Où tout le monde s'y attendait
Le Diable s'est mis à bander comme un taureau
L'homme s'est mît à se pendre et à se vanter comme un corbeau
Moi, je suis le macaque qui a la patte
Bien mal aplatie sur la face
Je té-ma la blague avec la larme sur mes balafres
Car mes gaillards ont le regard froid tels des macchabées
Alarmé par les unes
Placardées sur les murs
L'homme se pavanait comme un dur
Et le voilà cané comme il bute
A dire vrai, je gratte ce texte sur un bord de papier journal
Que le vent a foutu dans mes basques
Et qui cherche à traduire en des phrases
Ce qui ne peut être écrit, et encore moins accepté
Pour transcrire tous ces cris, faudrait que le papier soit transpercé
Le monde est mort et l'on dénombre
Des cons, des corps, mais non des ronds
Les ombres décorent les monts, les ponts
Et l'on déplore les noms des bons
J'éponge mes remords, décompte les secondes
Mes sons questionnent d'immondes réponses
Dans le fond je perfore les sombres raisons
Qui font que les hommes sans songes s'estompent
Néant et chaos même si tout les sépare
Quant à moi je suis peut-être déjà mort et je ne le sais même pas
Pris de panique, je sors le barillet
Ouf ! La balle y est
Je n'ai pas tiré
Dois-je rire ou baliser ?
Non juste
Survivre
Année ? 2064
Déjà cané, je suis l'âme en cage
Lacherai pas ma vie lamentable
La Terre en faillite : pas rentable
Car ne suis ni bif, bizz, style
Produit de si petite figue
Je suis si triste, gise si seul
Ici vivre est difficile
Le monde ne tourne plus à croire que le moteur est en panne
Le Soleil crame ma peau écarlate
Mon écorce craque
Le canon sur la tempe j'arme
Mais cette balle
C'est l'évidence que déjà les hommes du passé n'avaient pas le courage de se mettre dans le crâne
Je ne vaux pas mieux qu'eux
J'ai ce que je mérite, faut pas qu'on me blâme que
L'on me prédise des délices paisibles
C'est pénible mais si mes péripéties pèsent c'est parce que
Les types ont déconné. Quel déclic terrible s'est-il édité
Pour que l'hémisphère se soit dérobé ?
J'ai donné ma langue au diable, je ne me rappelle plus
Guerre, religion, machine, méchanceté
Nucléaire, pollution, maladie, naïveté
Comme tant j'ai pensé que c'était la fatalité
Mais je me suis vite rétracté car c'est la faute à l'idée
Qu'il n'y a qu'en donnant de l'argent qu'on s'aidera
Qu'il n'y a qu'en fonçant dans le mur qu'il cèdera
Qu'il n'y a qu'en renonçant qu'on s'étale
Et qu'il n'y a rien d'humain dans les yeux du Sheïtan
Survivre
Dire qu'à l'époque je pensais en avoir dans le bide
Je slamais sur la scène, je kickais sur le beat
Je pensais mener ma lutte mais je ne faisais que le pitre
Aujourd'hui je regrette du haut de mes 75 piges
J'ai transformé ce texte en avion de papier
Puis, je l'ai jeté de la falaise en espérant qu'il retourne vers le passé
Qu'il puisse se loger dans mon cerveau d'attardé
Et que pour une fois dans ma vie je puisse me surpasser
Putain, dire qu'à l'époque déjà les mots je les avais
Même si je pensais plus au flow qu'au fond le jour où j'ai gratté
"On a plus le temps de rêver à"
"Quoi que ce soit, la T.V. a"
"Des ambitions élevé à"
"Fric égal impôt plus T.V.A"
"Batissent des contes de fée, des ombres de fête"
"Mais compte les faits divers qui ont été faits"
"Et qui ont fait l'effet de frondes et de flingues"
"Vas y, compte les faits !"
"On paie notre propre destruction"
"Vote notre exclusion"
"On n'a pas choisi de naître, ils veulent que nous nous en excusions"
Mais "ils" c'est qui ? Ouvrez les yeux et voyez
"Ils" c'est cette île sans laquelle on a peur de se noyer
"Ils" c'est qui ? C'est facile de montrer du doigt quand il n'y a rien au bout
"Ils" c'est toi, moi, nous, tous ceux qui ont le vertige de se mettre debout
La fin est proche, je l'aurai connu de mon vivant
le canon sur la tempe j'arme et je braque tous les médisants
Avec cette balle que déjà les hommes du passé n'avaient pas le courage de se mettre dans le crâne
L'évidence
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13. |
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D'abord, il faut ouvrir les yeux
Je ne vais pas te cher-la des phrases péraves
Te lécher les parties basses
Ni me battre, ni débattre
Je m'en bats la race de la morale
De faire ma part
De rapporter ou pas du caviar au bétail
Il n'y a pas de personne à abattre
Je trainerai personne à la barre
Quand je parle d'ouvrir les yeux béta
Ce n'est que le point de départ
Car quand les paupières papillonnent
Et que les pupilles percent la chrysalides
Qu'est-ce qu'on y voit ? Que dalle
Une nuit sans Lune, sans phare, sans étoiles, sans réverbères
Un songe sans but, sans âme, sans ses toiles, sans ses merveilles
Tu scrutes un rétroéclairage rêvant que tes sens s'émerveillent
A quel moment ta cervelle était-elle censée faire veille ?
Une fois les yeux ouverts, cherche la lumière
Et si tu penses l'avoir trouvé, je répète : cherche la lumière
Autant de fake news sur le net que dans le savoir ancestral
T'as rien lu, tu ne sais rien,
Les ampoules ça ne pousse pas dans les arbres
Petit, on a appris à écrire
Ce n'était pas facile
Mais les pages on a noircies
Aujourd'hui, c'est un langage qu'on manie
Et on emmagasine des tas d'articles
Qui nous baratinent de flashs factices
C'est l'anarchie dans les pages gratuites
Et ça tire sur les médias
Tire sur les médiateurs
Met à terre des médisants
Avec des "Mais t'as tort"
Pourtant c'est simple
Qui veut se mettre à l'abri
Tire le parapluie
Jette son magazine
C'est simple
Mais quand tous les chats sont gris
Comment ne pas se faire leurrer
C'est aux abords des sources
Que les lucioles se cachent pour pleurer
Où sont les récalcitrants ?
Les feux follets affolants ?
La foule brille comme une pluie d'étoiles filantes
Ou comme un smartphone au volant
Et dans cette ignorance, il y a de quoi être parano
Car l'homme devient un loup pour l'homme
T'en deviens un ou tu te fais bouffer par un autre
Et le consentement se fabriquera tel un échafaudage
Puis coulera le ciment qui supportera le château de cartes
On peut dénoncer le pot aux roses avec des pots de peinture
On peut suivre les ombres chinoises quitte à rentrer dans un mur
On pourra que c'est gore
Ou peut-être que ça se négoce
Regarde ton voisin de gauche
Cinq balles dans le barillet
Jouant la roulette russe le canon sur tes gosses
Négocions et éteignons les flammes avec du dissolvant
Je te parle de manipulation, pas d'innocence
Regarde comment t'es commandé
Comme hanté
La télé comme mantra
Eteint ta source de lumière à l'image de Koh-Lanta
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14. |
Et si j'avais tort
04:37
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Je n'ai pas peur de la vérité
Enfin je crois, je ne suis pas sûr
Quand les écrans de fumées parfument les faits de mensonges qui rassurent
Je m'abuse
Je demande à la Lune
M'appuie sur Saturne
Pourtant se mouiller le doigt ne donne pas la température
J'ai précisé à ma plume
Que je n'avais qu'une seule bouche et que mon slam devait slalomer entre les ratures
On doit s'enfermer dans des armures
Dont nous n'avons nul besoin et qui nous ralentissent, telle est notre lacune
On pisse plus loin que l'on ne regarde
On pisse sur des arguments qui nous déplaisent dans des concours d'urine
On brise des amours et des vies par tradition
Nous nous faisons battre et nous battons sans raisonnement subtile
Mais si la vérité n'était qu'un labyrinthe et que je devais le prouver
Certains penseraient toujours à sens unique
Choisis ton nombre de point de départ
Ton nombre de point final
Choisi entre une ligne et une vie
Je n'ai pas peur de la vérité
J'espère ne pas être un inculte
Non-croyant qui n'attend que d'être converti et convaincu
Tous ces sujets que je ne maîtrise pas
Ce vide qui absorbe la lumière
Prendre les illuminés pour des lanternes ne m'y fera pas voir plus claire
Les monstres et les licornes dansent dans cette masse ténébreuse
C'est tellement plus facile de rêver quand on ferme les yeux
Des fois je me mens à moi-même puis tout part en cendre
Je n'écris pas la vérité, j'écris ce que j'ai besoin d'entendre
Les arguments ne sont pas des coups de boule
Des coups de poutre qu'on se balance dans des combats publiques
Non, ce sont des caresses qui traversent les barrières
Des averses de progrès, des pas vers un monde moins stupide
Si l'on est tous le con de quelqu'un
Je dois être le con d'un con donc je me sens bien
Non, il faut qu'on sorte de cette connerie à l'usine
Mais je n'oublie pas que si les mots manquent sur le moment
Ce n'est pas pour autant que l'autre a tort et que moi je jubile
Je n'ai pas peur de la vérité
Si un miracle me portait à croire en Jésus
Sûr que je porterai la croix
Mais les épreuves nous mènent à quoi ?
A suivre des leaders qui scandent nos valeurs pour que l'on puisse leur accorder la gloire ?
Si la Terre était carré comme un rubik's cube il y aurait moins de douleur
Ouais mais voilà elle est ronde et c'est casse-tête pour mélanger les couleurs
Pourquoi donc ? Je ne comprends pas ? Inexplicable
Mais la vérité éclatera comme toujours, c'est inévitable
Rien ne sert de me faire la guerre
Je ne sais pas la faire en plus j'ai trop la flemme, rangez donc vos fusils
Ma liberté s'arrête là où est celle des autres
La vérité ne porte aucun jugement et ne vise aucune cible
Le sexe, la politique, la religion ne devraient pas être des sujets tabous
Osons des dialogues moins pudiques
Je m'en bats les couilles du temps qu'il fait
De la série B qui te fait kiffer
Osons des dialogues moins futiles
Et si j'avais tort
Est-ce que je me ferai violence ?
Sortirai de la danse ?
Penserai par moi-même pour inverser la tendance ?
Où est-ce que je dresserai mes erreurs
Telle une barricade de peur
Par profit, par amour ou par orgueil ?
Qu'est-ce-que je ferai ?
je n'ai pas peur de la vérité
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15. |
Chez moi
03:23
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La pluie a eu raison de moi, mes jambes ont la tremblotte
J'ai peur, j'ai faim, j'ai froid et j'ai de la boue dans les bottes
Je vois que les feuilles sont mortes sur le parvis de mon abri
J'ai le coeur à bout de bras et trop lourde est ma valise
Voilà longtemps que je suis parti
De la lumière s'échappe des rideaux de ma voisine
Les mers, les fleuves, les ruisseaux, il faudra que je lui raconte
En attendant je soulève mon trousseau, plus qu'une seule clé qui compte
C'est fou comme je me sens mieux
Avec tout cet horizon à perte de vue je ne savais plus où poser mes yeux
Je sens tout le poids que j'embarquais
Me glisser des épaules et s'effondrer sur le parquet
Les chats me font leurs danses
Leurs ronrons donnent du relief au silence
Un ailleurs entre les secondes
De ma fenêtre j'ai vue sur le reste du monde
Alors j'envoie valser les bruits qui m'escortent
Là où les ailes et les îles ne me portent
Je laisse l'époque à la porte
Les étoiles sous mes toits
Ca y est je suis chez moi
J'envoie valser le poids que je transporte
Je ne veux plus noircir l'écorce des feuilles mortes
Je laisse l'automne à la porte et plonge dans mes draps
Ce soir je reste chez moi
Je reste chez moi
Assis sur le perron comme si le temps m'appartenait
J'ai rangé les lustres à la cave et l'horloge au grenier
Parfois, certaines poussières refont surface
Ma mère dit que mes rideaux sont sales et qu'il faudrait que je me trouve une femme
Mais j'aime ma solitude moi, quand j'arrive à l'oublier
Et les seules bagues sur mes doigts sont celles que j'ai dégoupillées
Les voleurs n'y trouveraient pas grand chose
Quelques bouquins, une super Nes
Et autres extracteurs de rêves pour que mes textes naissent
Tu vois, ces murs ne m'enferment pas
Se sentir chez soi partout c'est se sentir chez soi nulle part
Ailleurs, tout ce que je sais c'est que je ne sais rien
Ici, tout ce que je sais c'est que je m'y sens bien
Mais il faudra partir un jour, qu'importe le scénario
Et ce que j'y laisserai n'appartiendra jamais au proprio
Les travaux ne démoliront pas ce que j'y ai bâti de mes mains
La javel n'effacera pas les taches et les parfums
Je refuse l'idée que dans 20 ans, tout ne sera que souvenir
Que dans 100 ans, tout sombrera dans l'oubli
Mais les cimetières, les manoirs, les églises, les châteaux
Les lieux sont chargés d'histoire, ici régnera la nôtre
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16. |
Cheminot
04:03
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12 piges dans le rap, les souvenirs m'embarquent
A l'époque, rougissant grave
Le hip hop m'ouvrit tant de pages
Et ma vie tourne comme le beat roule
Et ma rime court pour la rattraper
Ça mise tout, ça risque tout pour un mic à grailler
Mais ma prose honorable, fiable, incisive
Ne vaut pas un doctorat classe de physique
Audacieux, je porte mon blaze grave pessismiste
Seul face à Pokora, Diam's et Sinik
Jamais trop tard, le hip hop a versé propane
Mené combat et se propage
Je reste au pas sur le boom bap, je fais rempart
Kynrou prend l'espace sans piston d'amis
Quans le 16 de las' m'appelle "parasite"
J'ai gardé la face, prouvé par le suite
À la Punch Airline, mon rap assassine
Aucunement speech d'acteur
Bravant mille labeurs
Sur les épaules du petit rappeur
Scènes slam, bum-al, Script Fighter
Rappeur, slameur, clasheur en 2 lettres M.C.
"Ouais mais sinon tu fais quoi dans la vie ?"
J'ai peut-être quitté Pe-tra, je reste d'une cité pétée
J'écoute les typés Pétain, ils font trop pitié putain
Je suis dans un piteux pétrin comme sur des patins pas stables
Dans cette culture de base tu n'as pas de style si t'es pas star
Mais combien d'étoiles brillent tristement ?
Pourquoi ai-je l'impression de tomber quand je les regarde trop fixement ?
Marre de leurs pubs pétées, de leurs baratins répétés
Quelqu'un peut dire au dealer de mon quartier que je ne suis pas intéressé ?
Des fois je pleure pour des enfants, je pleure pour des animaux
Piétine mon humanité, les jette dans le caniveau
Les filles me font peur, la glace me dit que je n'ai pas le niveau
J'ai la dégaine d'un haricot, la spartialité d'un Haribo
Des fois je me dis que si je n'ai plus de thune, je n'ai plus d'air
Des fois je me rappelle que ce que j'ai de plus cher n'ai pas ce que j'ai de plus chaire
Je pourrais rédiger mille rimes qui décrivent ce qui régit ce que je suis
"Ouais, mais sinon tu fais quoi dans la vie ?"
Je suis cheminot
Je branle des palettes sur un quai de gare
Je suis cheminot
"Ha t'es cheminot ? Laisse-moi te parler de mes déboires"
"Je suis resté bloqué 45 heures à Ste-Galère-sur-Loire"
"Sans aucune prise en charge. Rien à manger, rien à boire"
"On était triste, affamé, on schlinguait le désespoir"
"Vous nous cassez les couilles à être toujours en retard"
"L'escargot du Tège' ne concurrencera jamais le léopard
"Une bande d'incompétents, de feignasses, de crevards"
"Renflouant les caisses d'une entreprise qui pèse des milliards"
"160 congés par an et vous brandissez l'étendard ?"
"Cégétistes bourgeois ! Grévistes au caviar !"
"Vous prenez en otage les enfants et les vieillards"
"Il y a eu des sondages, toute la planète en a marre"
"Je ne dis pas ça contre toi, mais avoue que t'es un connard"
"Encore hier vous transportiez les juifs à l'abatoire"
"Donc je ne paie plus mes billets et je squatte la voiture bar"
"Pourvu que la S.N.C.F. se fasse enculer par un phare !"
Woh ! Du calme mon ami
Je m'en bats les couilles qu'un jour d'octobre t'aies galéré sous la pluie
Certes, des fois je suis sur un quai à souffler dans un sifflet
Mais c'est comme tous les taffs tu sais, s'essouffler on s'y fait
Je ne comprends pas ta logique, je suis peut-être trop bête
Mais quand il fait 40 degrés à l'ombre je ne flingue pas le thermomètre
Tous les livreurs de pizza ne sont pas champions de dominos
Bah, quand je me regarde dans la glace, je ne vois pas de cheminot
Je ne suis peut-être qu'un M.C. de bas de carte, je ne me résigne pas, je rappe
Et même si ma passion ne palpe pas je ne laisserai pas le taff exister à ma place
Résister par ma life, fistera la vibes des monotones pendus à une prime qui ne brisera pas la glace
Je n'ai qu'une seule lettre à écrire pour me libérer de mes chaînes
Mais peu importe le chemin pris, je me retrouve sur la scène
Je refuse d'être ce numéro dans lequel le système m'enracine
Mais toi tu veux savoir ce que je fais dans la vie ?
Je suis rappeur, slameur, clasheur
De tous mes potes je suis backeur
Producteur de quart d'heure éclipsant tes labeurs
Je suis ailleurs, acteur de ma peur
Souvent j'oublie les saveurs
Faut que je m'abreuve, que je remette les pendules à l'heure
Je suis hip hop, mi gosse, mi homme
Sous un uniforme difforme comme sous camisole
Gravir les barrières c'est tout ce que j'envisage
J'ai peut-être plusieurs casquettes mais je n'ai qu'un seul visage
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17. |
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Si seulement tu pouvais faire semblant
D'avoir une poussière dans l'oeil ou, je ne sais pas moi, 2 ou 3 grammes dans le sang
Mais t'es sans tripe, sans hargne, sans rage, sans dents
Sans ascendant
Sans cesse en train de sentir cent mille sensibleries
Cet enfant là s'en fiche
Pire, cet enfant là s'en vante
T'as chialé l'étang à défaut de poser dedans
Honnêtement t'as beau bosser, tes projets paumés sont oppressants
Je n'oserais pas prononcer que t'es prometteur plutôt compromettant
Tu contestes en protestant que les coups te molestent tant
Et bien protège t'en
Je ne sais pas moi, comble ton égo car là ton coeur est craquelé
Et que tu joues au basket-ball avec une balle crevée
Tu te perds dans les yeux de toutes celles qui te regardent de près
On peut être aveuglé, servir de marche-pied
Mais toi t'es tombé amoureux et tu ne t'es pas relevé
Je comprends ce que tu ressens
Cette cage thoracique qui se resserre
Ces pensées rances qui se ressassent
Ces cernes qui s'en ressortent
Mais tu nourris des sentiments sans ressort
Laissant le sort au sort
Récoltant les névroses que ça recèle
Comme si l'on ne pouvait pas être heureux seul
Si seulement tu avais pu t'aimer autant que je te déteste
Peut-être que je n'essaierais pas tant de te sortir de mes textes
C'est facile d'en vouloir à papa, d'en vouloir à maman
C'est toi qui a laissé ces charlatans de l'éducation nationale noyer ta soif d'apprendre
Etaler ses balafres sans barrière ni malaise
C'est pas que ça me froisse mais ça me paraît déplacé mais j'accepte
Là où je te bafferais
C'est quand tu parlais de te froisser, de te caner si passées les années t'avais ni carrière ni famille
parfaite
C'est ma tête qu'est placée à la brèche de ton barillet
Me faire traiter par tes traits, c'est traitre
Je traine ça et ça me bride
Pourquoi me trotter ?
30 ans c'est trop tôt pour rater sa vie
Je te regarde te débattre dans mes souvenirs et dans tes vieux couplets
Je suis devenu ce que tu voulais et ce que tu redoutais
T'as grandi dans le béton mais j'ai mûri sur tes branches
Peu importe que tes feuilles s'estompent, que ta présence dérange
Quand les piétons m'arracheront, je resterai le fruit de tes rêves
On a regardé passer notre enfance
Submergé par la tess, sans oxygène sans défense
Mais tu peux relever la tête, je suis le fruit de tes rêves
Tu me diras, je ne devrais pas t'en vouloir
Pour toi la vie c'est une lumière blanche au bout d'un couloir
Isolé dans ta barac, t'en deviens malade
Pour t'évader tu n'as que les plaines d'Hyrule et le système solaire de Lylat
Tu te contentes d'un quart de cœur et de quelques fioritures
Tu rappes dans ta télécommande et feat. avec ta solitude
Qui te dira d'aller jouer dehors ?
Au vu des bornes qui te séparent de tes potes
La console te console
L'homme qui t'a élevé ce n'est pas ton père, c'est Mario Bros
A ton âge papi cueillait surement des pommes
T'as beau descendre de son arbre généalogique tu n'es que le fruit de ton époque
Se battre contre des pions et des fous dans une partie d'échec scolaire interminable
On ne monte pas les classes sociales comme on passe du C.P. à la terminale
Isolé du groupe d'élèves
Prisonnier du monde des rêves
On se dit que c'est dead,
Qu'il faudrait qu'on s'élève
Donc on dérègle notre coeur stellaire
Et on devient cet être qui préfère
Camisoler ses nerfs et cette colère
Disséminée dans ses veines
Plutôt que d'affronter le vrai
Me voilà que j'écris sans tripes, sans hargne, sans vie, sans vibrations
Tu trempes ta plume dans tes larmes, je la trempe dans ma transpiration
Pour qui ? Quoi ? Quelle finalité ?
Des phases stylées, des rimes de qualité,
Des skills et de barz dont t'as pas idéeMais dans le fond ma seule cible c'est d'être validé
J'ai apporté mes oeillères pour encadrer mes étoiles
Pour faire tenir mon ciel immense sur un petit pied d'estale
Toi, tu rappais dans ta chambre
Tu courais après le beat
T'avais pas de quoi être fièr
Tu ne rappais pas pour la rime
Tu ne rappais pas pour la frime
Tu rappais parce -- qu'il fallait le faire
J'aimerais retrouver ma rage dans les limbes de mon subconscient
Mais tu n'es plus qu'un cadavre que je nourris depuis trop longtemps
J'ai beau dire que t'empestes, qu'il faudrait que tu tempères
Dans le fond je mendie ta présence
car je ne veux pas perdre mon adolescence comme j'ai perdu mon grand-père
Je peux continuer de te haïr, de t'envier, de te fuir
Jusqu'à ce que l'homme que je serai méprise celui que je suis
Mais pour que ta fougue cesse de me harceler
Que ta présence cesse de m'empoisonner
Il ne me reste qu'à te pardonner
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